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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 00:57

 http://auto23652.a.u.pic.centerblog.net/6842juzz.jpgLes attaques des protestants vis-à-vis de l’Église Catholique se focalisent principalement sur l’Eucharistie. Ceci démontre que les opposants de l’Église (principalement des Évangéliques et des Fondamentalistes) reconnaissent une des doctrines dévotionnelles essentielles du Catholicisme. De plus, ces attaques montrent que les Fondamentalistes n’ont pas toujours une compréhension littérale de l’Écriture Sainte. C’est visible dans leur interprétation de ce passage-clé du chapitre 6 de l’Évangile de Jean, dans lequel le Christ s’exprime au sujet du sacrement qui sera institué au cours du Dernier Repas. Ce texte examine la dernière moitié de ce chapitre.

Jean 6 commence par un colloque qui prend place dans la synagogue de Capharnaüm. Au verset 30, les Juifs demandent à Jésus « quel signe fais-tu donc pour qu’à sa vue, nous te croyions ? ». Ils précisent aussi, comme en défi, que leurs « pères ont mangé la manne dans le désert ». Jésus pourrait-il faire mieux que cela ? Il dit alors que « le vrai pain du ciel vient du Père ». « Donne-nous toujours ce pain-là » lui répliquent-ils. Jésus répond : « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim, qui croit en moi n’aura jamais soif. » Jusqu’à ce point, les Juifs comprennent les propos de Jésus de façon métaphorique.

 


Encore et encore


  Jésus répète ce qu’il a dit et résume ensuite :


« Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais, et le pain que je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde. » Alors les Juifs discutèrent entre eux, disant : « comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jean 6 ;51-52)


Les interlocuteurs furent stupéfaits d’entendre ses propos parce que maintenant, ils comprenaient de façon littérale, et correctement, les affirmations de Jésus. Il répète encore ses propos, avec une plus grande emphase, et introduit l’affirmation au sujet de sa chair et de son sang :


« en vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.  Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jean 6:53-56)


Pas de correction


Notons que Jésus ne cherche aucunement à adoucir ce qu’il dit, ni à corriger chez ces interlocuteurs une éventuelle mauvaise compréhension, puisqu’il n’y en a pas. Les interlocuteurs de Jésus comprennent parfaitement bien ses propos. Ils ne croient plus maintenant que Christ parle de façon métaphorique, car sinon pourquoi s’offusqueraient-ils ? S’ils avaient mal interprété les propos de Jésus, pourquoi n’y a-t-il eu aucune correction de la part du Maître ?

À d’autres occasions dans le Nouveau Testament, il y a eu confusion dans la compréhension et Jésus explique alors ce qu’il voulait signifier exactement. (cf Matt 16, 5-12) Ici, alors qu’une mauvaise compréhension pourrait être fatale, il n’y a visiblement aucun effort de la part de Jésus pour la corriger. Au contraire, il se répète avec plus d’insistance. On ne peut donc pas soutenir l’hypothèse d’une mauvaise compréhension à moins d’insinuer aussi que Christ a délibérément laisser ses interlocuteurs dans l’erreur... !

En Jean 6 ;60, nous lisons : « après l’avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : elle est dure cette parole ! Qui peut l’écouter ? » C’était ses disciples qui parlaient ainsi, des gens habitués à la façon de faire de Jésus. Ce dernier les avertit de ne pas penser charnellement mais spirituellement : « C’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ; les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » (Jean 6, 63; 1 Cor 2, 12-14)

Mais il savait que quelques uns ne le croiraient pas. (C’est ici, en rejet de l’Eucharistie, que Judas déserta - Jean 6, 64) « Dés lors beaucoup de ses disciples se retirèrent et n’allèrent plus avec lui. » (Jean 6, 66)

C’est le seul fait qui nous est rapporté dans l’Évangile où certains des disciples du Christ l’abandonnent pour des raisons purement doctrinales. Si tout cela n’avait été qu’un mal-entendu en ce qui concerne les propos du Christ, s’ils s’égaraient en comprenant littéralement ce qui n’était que métaphorique, pourquoi ne les a-t-il pas rappelés pour clarifier le tout ? À la fois les Juifs, qui se méfiaient de lui, et ses disciples, qui avaient tout accepté jusqu’à présent, seraient restés avec lui s’il avait précisé qu’il parlait seulement de façon symbolique.

  Mais il n’a pas corrigé ses protestataires. À 12 reprises, il dit qu’il est le pain descendu du ciel, et 4 autres fois il dit qu’il leur faut « manger (s)a chair et boire (s)on sang. »  Jean 6 est une promesse étendue de ce qui sera institué au cours du Dernier Repas - et c’est une promesse qui ne peut pas être plus explicite. Mais qu’en disent les Fondamentalistes ?


Simple figure de style ?


Ils disent qu’en Jean 6, Jésus ne parlait pas de nourriture et de boisson physique, mais de nourriture et de boisson spirituelle. Ils citent Jean 6 ;35 : « Jésus leur dit, je suis le pain de Vie. Qui vient à moi n’aura plus jamais faim, qui croit en moi n’aura plus jamais soif. » Ils affirment que le fait de « venir à lui » c’est le pain, et « avoir foi en lui » c’est la boisson. Ainsi, « manger la chair et le sang du Christ » signifie simplement croire en Christ.

Mais il y a un problème avec cette interprétation. Comme l’explique le frère John A. O’brien : « la phrase « manger la chair et boire le sang  » lorsqu’elle est utilisée au sens figuré parmi les Juifs, comme chez les Arabes de nos jours, signifie « infliger à une personne un préjudice sévère, en le calomniant ou en portant contre lui de fausses accusations. » Interpréter cette phrase de façon figurative en amène à faire promettre au Seigneur sa vie éternelle pour le coupable qui le diffame et le hait, ce qui réduirait tout le passage à un non-sens absolu. » (O’Brien, The Faith of Millions, p. 215) (Pour un exemple de cet usage au sens figuré voir : Michée 3, 3)

« Ceux qui ont dévoré la chair de mon peuple, et lui ont arraché la peau et brisé les os, qui l’ont déchiré comme chair dans la marmite et comme viande en plein chaudron, »


Les auteurs fondamentalistes qui commentent Jean 6, affirment également que l’on peut voir Christ parler de façon métaphorique seulement, en comparant des versets comme celui de Jean 10, 9 (je suis la porte) et Jean 15, 1 (je suis la vigne véritable). Le problème est qu’il n’y a pas de connexion avec Jean 6, 35 « Je suis le pain de Vie ». « Je suis la porte » et « je suis la vigne véritable » sont effectivement des métaphores car Christ est comme une porte - nous accédons au ciel par lui - et il est aussi comme une vigne - nous recevons la sève spirituelle par lui. Mais le Christ, en Jean 6, 35 est allé bien au delà du symbolisme en disant : « car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. » (Jean 6, 55)

Il poursuit : « de même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » (Jean 6, 57)  Le mot grec pour « manger » (trogon) est très direct et signifie « mâcher » ou « croquer ». Ce n’est pas le langage de la métaphore.. ! 


Leur principal argument


Pour les auteurs fondamentalistes, l’argument scripturaire en faveur d’une signification métaphorique ou symbolique des propos de Jésus, est contenu en Jean 6, 63 :


« C’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ; les mots que je vous ai dits sont esprit et vie ». Pour eux, ce verset signifie clairement qu’on ne peut croire qu’il faille vraiment manger la chair du Fils de l’homme puisque « la chair ne sert de rien ». 


Mais cela fait-il sens ?

Devons-nous comprendre que Christ après avoir tout juste commandé à ses disciples de manger sa chair, affirme ensuite que cela serait vain s’ils le faisaient  ? Est-ce ce que signifie « la chair ne sert de rien ? » « Manger ma chair, mais vous vous rendrez compte que c’est inutile  ? » - est-ce cela qu’il voulait dire ? C’est peu probable.. ! 

Le fait est que la chair du Christ sert de beaucoup ! Si la chair du Christ, celle qu’il nous invite à manger « en substance » dans le pain consacré, ne sert de rien, alors le Fils de Dieu s’est incarné pour rien, il est mort pour rien et il est ressuscité pour rien. La chair du Christ nous profite plus que n’importe qu’elle autre au monde. Si elle ne nous profitait pas, et que l’incarnation, la mort et la résurrection du Christ ne « servaient de rien », alors « vaine est votre foi. Vous êtes encore dans vos péchés.  Alors, aussi ceux qui se sont endormis dans le Christ ont péri. » (1 Cor 15, 17b-18)

En Jean 6, 63 « la chair ne sert de rien » fait référence à l’inclination du genre humain à vouloir utiliser uniquement ce que la raison humaine lui dicte plutôt que ce que Dieu lui dit. Ainsi en Jean 8, 5-16, Jésus dit à ses opposants : « vous, vous jugez selon la chair ; moi je ne juge personne ; et s’il m’arrive de juger, moi, mon jugement est selon la vérité, parce que je ne suis pas seul ; mais il y a moi et celui qui m’a envoyé. » Donc le jugement humain naturel, sans l’aide de la grâce de Dieu, est non fiable, mais le jugement de Dieu est toujours vrai.

Les disciples devaient-ils prendre la phrase « les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie » pour une circonlocution plutôt maladroite, signifiant « les paroles que je vous ai dites sont symboliques ? » Personne ne peut arriver à de telles interprétations à moins d’adhérer d’abord à la position fondamentaliste et de penser qu’il soit nécessaire de trouver une logique, quitte à la forcer dans le texte, pour éviter l’interprétation catholique. En Jean 6, 63, la chair qui ne sert de rien ne fait pas référence à la propre chair du Christ - le contexte est clair à ce sujet - mais à l’inclination des hommes à penser au niveau naturel, humain. « Les paroles que je vous ai dites » ne signifie pas « ce que je viens juste de dire est symbolique. » Le mot « esprit » n’est jamais utilisé de cette façon dans la Bible. Le verset signifie que ce que le Christ a dit ne sera compris que par la foi, par la puissance de l’Esprit et selon l’appel du Père. (Jean 6, 37.44-45. 65)


Paul confirme cela


  Paul écrit au corinthiens :


« la coupe de bénédictions que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ? (1 Co 10,16)

 Ainsi, lorsque nous recevons l’Eucharistie, nous communions vraiment au sang et au corps du Christ, nous ne faisons pas simplement que manger leurs symboles. Paul a dit aussi : « ainsi donc quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur.....car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s’il ne discerne le Corps. » (1 Co 11,  27. 29) 


 « Répondre du sang et du corps » de quelqu’un signifie être coupable d’un crime aussi sérieux qu’un homicide. Comment se peut-il que de manger un simple bout de pain et du vin sans valeur puisse être si sérieux ? Les commentaires de Paul aux Corinthiens ne prennent sens que si le pain et le vin deviennent vraiment en substance, le corps et le sang du Christ. 


Que disent les premiers Chrétiens ?


Les anti-catholiques affirment aussi que l’Église Primitive comprenait ce passage de façon symbolique. Est-ce exacte ? Voyons ce que quelques chrétiens de l’Église Primitive pensaient, tout en gardant à l’esprit que nous pouvons apprendre beaucoup en ce qui concerne l’interprétation des Écritures en examinant les écrits des premiers Chrétiens.

Ignace d’Antioche, qui était un disciple de l’apôtre Jean et qui a écrit une lettre aux Smyrnéens en 110 après JC, a dit, en faisant référence à « ceux qui tiennent des opinions hétérodoxes » qu’ils :


« s’abstenaient de l’Eucharistie et de la prière parce qu’ils ne confessent pas que l’Eucharistie est le corps de notre Sauveur Jésus-Christ, chair qui a souffert pour nos péchés et que le Père, dans sa bonté, a ressuscité. (6, 2, 7, 1)


  Quarante ans plus tard, Justin Martyre, écrivait ;

 

« non pas comme un pain ordinaire ou une boisson ordinaire les recevons-nous, mais depuis que Jésus-Christ notre Sauveur s’est incarné par la parole de Dieu, ayant à la fois chair et sang, pour notre salut, ainsi aussi, comme on nous l’a enseigné, la nourriture qui a été rendue Eucharistie par la prière eucharistique instituée par Lui, et par l’échange de laquelle notre sang et notre chair sont nourris,....est à la fois chair et sang de ce Jésus incarné. » (Première Apologie 66:1-20)


  Origène dans une homélie écrite aux environs de 244 après JC, atteste qu’il croit en la Présence Réelle :

 

« j’aimerais vous admonester avec des exemples de votre religion. Vous êtes habitués à prendre part aux divins mystères, donc vous savez comment, quand vous recevez le corps du Christ, vous usez avec révérence de tous les soins afin qu’aucune parcelle ne tombe et que rien du don consacré ne périsse. Vous vous reconnaissez coupable, et vous avez raison de le croire, lorsque cela est moindrement perdu par négligence. (Homélies sur l’Exode13 ;3)


  Cyril de Jérusalem, dans une lecture de catéchèse présentée au milieu des années 300 disait :

 

« ainsi donc, ne regardez pas le pain et le vin comme uniquement cela, car ils sont, selon la déclaration du Maître (Jésus), le corps et le sang du Christ. Même si vos sens vous suggèrent le contraire, laissez la foi vous affermir. Ne jugez pas de cette question selon votre goût mais soyez pleinement assurés par la foi, ne doutant pas que vous avez été jugés dignes du corps et du sang du Christ. (Discours de catéchèses 4 ;22;9)


Dans une homélie du 5ème siècle, Théodore de Mopsuestia semble parler aux Évangélistes et Fondamentalistes d’aujourd’hui :


« Quand Christ tendit le pain, il n’a pas dit : « ceci est le symbole de mon corps, mais « ceci est mon corps ». De même, lorsqu’il donna la coupe de son sang, il n’a pas dit : « ceci est le symbole de mon sang » mais « ceci est mon sang » car il voulait que nous regardions les [éléments eucharistiques], après la réception de la grâce et la venue du Saint-Esprit, non pas en fonction de leur état naturel, mais pour les recevoir comme ils sont : le corps et le sang de notre Seigneur. » (Homélie de Catéchèses 5 ;1) 


Témoignage unanime


Quoique ce soit que l’on puisse dire d’autre, l’Église Primitive comprenait Jean 6 de façon littérale. En fait, il n’y a aucun écrit des premiers siècles de l’Église qui laissent entendre que les Chrétiens doutaient de l’interprétation qu’en fait encore aujourd’hui l’Église Catholique. Il n’existe aucun document dans lequel l’interprétation littérale est contredite et seulement l’interprétation métaphorique acceptée.

Pourquoi les Fondamentalistes et les Évangéliques rejètent-ils l’interprétation littérale de Jean 6 ? Pour eux, les sacrements catholiques sont caduques parce qu’ils impliquent une réalité spirituelle - une grâce - transmise par le biais de la matière. Cela semble être pour eux une violation du plan divin. Pour beaucoup de Protestants, la matière ne peut être utilisée, mais vaincue ou évitée.

On peut se demander, en supposant que le Créateur leur ait demandé leur opinion sur la façon de porter le salut à l’humanité, si les Fondamentalistes lui auraient conseillé éventuellement de choisir une approche différente. Comme les choses seraient beaucoup plus « propres » si l’esprit ne s’était pas sali avec la matière ! Mais Dieu reconnaît la matière - Il l’approuve parce qu’il l’a créé - et Il lui donne son agrément à un point tel qu’il vient jusqu’à nous sous l’apparence du pain et du vin, tout comme il l’a fait par la « forme » physique du Christ incarné qui fut lui-même porté dans le sein maternel de Marie.

Source : Catholic Answers; Via : Vivre pour la vérité 

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