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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 16:27
19132_1270067164310_1608782151_646400_2643932_n.jpgLe séjours des morts ou l'enfer vient du latin "Inferno" qui signifie inférieur qui n'est autre que l'équivalent grec de "Hadès" ou "Schéol "en hébreu. Après la venue de Jésus le statut de la mort n'est plus le même comme prophétisé dans le livre d'Osée :

Osée 13, 14 Et je les libérerais du pouvoir du Shéol ? De la mort je les rachèterais ? Où est ta peste, ô Mort ? Où est ta contagion, ô Shéol ? La compassion se dérobe à mes yeux. (Jérusalem)

Mais la septante nous donne une autre version :

De la main de l'Hadès je les délivrerais et de la mort je les rachèterais. Ou est ta sentence, Mort ? Ou est ton aiguillon, Hadès ? Le réconfort est caché loin de mes yeux.

Jésus est descendu aux enfers ou ceux qui sont morts en Christ sont libérés (Jubilé équivalent de la pentecôte cf. Lévitique 25 que nous verons un jour)

Les fréquentes affirmations du Nouveau Testament selon lesquelles Jésus "est ressuscité d'entre les morts" (Actes 3,15; Romains 8,11; 1; Corinthiens 15,20) présupposent, préalablement à la résurrection, que celui-ci soit demeuré dans le séjour des morts (cf. Hebreux 13,20). C'est le sens premier que la prédication apostolique a donné à la descente de Jésus aux enfers: Jésus a connu la mort comme tous les hommes et les a rejoints par son âme au séjour des morts. Mais il y est descendu en Sauveur, proclamant la bonne nouvelle aux esprits qui y étaient détenus (cf. 1P 3,18-19).

 

Le Christ est déscendu aux enfers  Afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, (Philippiens 2,10) Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir. (Actes 2,24) je fus mort, et voici, je suis vivant pour les siècles des siècles, et je tiens les clés de la mort et de l’Hadès. (Apocalypse 1,18) Il est monté ! Qu'est–ce à dire, sinon qu'il est aussi descendu jusqu'en bas sur la terre ? (Ephésiens 4,9)

parce que ceux qui s'y trouvent sont privés de la vision de Dieu (cf. Psaumes 6,6; 88,11-13). Tel est en effet, en attendant le Rédempteur, le cas de tous les morts, méchants ou justes (cf. Psaumes 89,49; 1Samuel 28,19; Ezechiel 32,17-32) ce qui ne veut pas dire que leur sort soit identique comme le montre Jésus dans la parabole du pauvre Lazare reçu dans "le sein d'Abraham" (cf. Luc 16,22-26). "Ce sont précisément ces âmes saintes, qui attendaient leur Libérateur dans le sein d'Abraham, que Jésus-Christ délivra lorsqu'il descendit aux enfers". Jésus n'est pas descendu aux enfers pour y délivrer les damnés, ni pour détruire l'enfer de la damnation, mais pour libérer les justes qui l'avaient précédé (cf.Matthieu 27,52-53). (CEC 633)

Luc 23, 43 Jésus lui répondit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. »

"La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts ..." (1Pierre 4,6). La descente aux enfers est l'accomplissement, jusqu'à la plénitude, de l'annonce évangélique du salut. Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d'extension de l'oeuvre rédemptrice à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption.(CEC634)

Le Christ est donc descendu dans la profondeur de la mort (cf. Romains 10,7 Ephésiens 4,9) afin que "les morts entendent la voix du Fils de l'Homme et que ceux qui l'auront entendue vivent" (Jean 5,25). Jésus, "le Prince de la vie" (Actes 3,15), a "réduit à l'impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort" (Hebreux 2,14-15). Désormais le Christ ressuscité "détient la clef de la mort et de l'Hadès" (Apocalypse 1,18) et "au Nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers" (Philippiens 2,10).

Un grand silence régne aujourd'hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s'est calmée parce que Dieu s'est endormi dans la chair et qu'il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles ... Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort. Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Eve, captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils ... 'Je suis ton Dieu, et à cause de toi je suis devenu ton Fils. Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t'ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l'enfer. Relève-toi d'entre les morts, je suis la Vie des morts' (Ancienne homélie pour le Samedi Saint).(CEC635)

Étant donc toujours pleins d'assurance, et sachant que, aussi longtemps que nous habitons dans ce corps, nous sommes loin du Seigneur, car nous marchons par la foi, et non par la vue, dans cette assurance, nous...   aimons mieux déloger de ce corps et habiter auprès du Seigneur. C'est pour cela aussi que nous nous efforçons d'être agréable à Dieu, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. (2Co 5, 6-9)

Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de partir et d'être avec le Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur; mais il est plus nécessaire que je demeure dans la chair à cause de vous.
(Php 1, 23-24)

resurrection640

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 01:26

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Source : Vatican


DÉCLARATION CONJOINTE
SUR LA DOCTRINE DE LA JUSTIFICATION

de la Fédération Luthérienne Mondiale 
et de l’Eglise catholique

 

La Déclaration sur la Doctrine de la Justification est le résultat de plus de trente ans de dialogue luthérien-catholique. Cette déclaration exprime avec concision les aspects essentiels de cette vision commune de la Doctrine de la Justification qui a été développée précédemment par les dialogues luthérien-catholique internationaux et nationaux.

La Doctrine de la Justification fut l’un des principaux sujets de discussion entre Martin Luther et les autorités de l’Église au XVIe siècle. Selon le Cardinal Edward Idris Cassidy, le consensus atteint sur cette doctrine et exprimé dans la Déclaration Commune «résoud virtuellement, en cette fin du XXe siècle et à la veille du nouveau millénaire, une question longtemps discutée».

Nous publions ci-dessous la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification ainsi que les réponses officielles sur cette Déclaration de la part de la Fédération luthérienne mondiale [FLM] (16 juin 1998) et de l’Église Catholique. La réponse Catholique est accompagnée de sa présentation faite par le Cardinal Cassidy le jour de sa publication (25 juin 1998). Suivent également les premières réactions à cette Réponse de la part du Dr Ishmael Noko, Secrétaire général de la FLM, et la lettre du 30 juillet 1998 du Cardinal Cassidy au Dr Noko par laquelle le Cardinal a officiellement transmis la Réponse catholique à la FLM profitant de cette occasion pour expliquer et éclaircir certains aspects de la Réponse. Enfin nous publions le commentaire que le Pape Jean-Paul II a exprimé, le 28 juin 1998, à ce sujet.


Préambule  

1. La doctrine de la justification était centrale pour la Réforme luthérienne du XVIe siècle. Elle était considérée comme « le premier article, l’article capital »[1]à la fois « guide et juge pour tous les autres domaines de la doctrine chrétienne ».[2]On y défendait et affirmait surtout l’acception réformatrice et la valeur particulière de la doctrine de la justification face à la théologie et à l’Eglise catholique romaine de l’époque qui, de leur côté, affirmaient et défendaient une doctrine de la justification aux accents différents. Du côté de la Réforme, on considérait cette question comme étant le point de cristallisation de toutes les polémiques. Les confessions de foi luthériennes[3] et le Concile de Trente de l’Eglise catholique romaine ont prononcé des condamnations doctrinales qui restent en vigueur aujourd’hui et dont les conséquences sont causes de séparation entre les Eglises. 

2. Pour la tradition luthérienne, la doctrine de la justification a gardé cette fonction particulière. C’est pour cela qu’une place importante lui revint dès le début du dialogue officiel luthérien-catholique.   

3. On se référera avant tout aux rapports L’Evangile et l’Eglise (1972)[4] et Eglise et Justification (1994)[5]de la Commission internationale catholique-luthérienne, au rapport La justification par la foi (1983)[6]du dialogue luthérien-catholique aux Etats-Unis, et à l’étude Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?(1986)[7] du Groupe de Travail œcuménique de théologiens protestants et catholiques en Allemagne. Certains de ces rapports de dialogue ont connu une réception officielle. Un exemple important est la réception des conclusions de l’étude sur les anathèmes du XVIe siècle. L’Eglise évangélique luthérienne unie allemande a, avec d’autres Eglises protestantes allemandes, rédigé une prise de position à laquelle a été conférée la plus grande reconnaissance ecclésiale possible (1994).[8]

4. Dans leurs discussions de la doctrine de la justification, tous les rapports de dialogue ainsi que les prises de position qui s’y réfèrent montrent un haut degré d’accord dans leurs approches et leurs conclusions. Le temps est mûr pour un bilan et une récapitulation des résultats des dialogues à propos de la justification, de telle manière que nos Eglises soient informées avec la précision et la concision qui conviennent des conclusions de ce dialogue et qu’elles soient en mesure de prendre position de manière autorisée. 

5. Telle est l’intention de la présente Déclaration commune. Elle veut montrer que désormais, sur la base de ce dialogue, les Eglises luthériennes signataires et l’Eglise catholique romaine[9]sont en mesure d’énoncer une compréhension commune de notre justification par la grâce de Dieu au moyen de la foi en Christ. Cette déclaration ne contient pas tout ce qui est enseigné dans chacune des Eglises à propos de la justification; elle exprime cependant un consensus sur des vérités fondamentales de la doctrine de la justification et montre que des développements qui demeurent différents ne sont plus susceptibles de provoquer des condamnations doctrinales.   

6. Notre déclaration n’est pas une présentation nouvelle et autonome qui s’ajouterait aux rapports des dialogues et aux documents précédents ; elle ne veut en rien les remplacer. Elle se réfère, comme le montre l’annexe sur ses sources, à ces textes et à leurs argumentations. 

7. Tout comme les dialogues, cette déclaration commune est portée par la conviction que le dépassement des condamnations et des questions jusqu’alors controversées ne signifie pas que les séparations et les condamnations soient prises à la légère ou que le passé de chacune de nos traditions ecclésiales soit désavoué. Elle est cependant portée par la conviction que de nouvelles appréciations adviennent dans l’histoire de nos Eglises et y génèrent des évolutions qui non seulement permettent mais exigent que les questions séparatrices et les condamnations soient vérifiées et réexaminées sous un angle nouveau.
 

1 . Le message biblique de la justification  

8. Notre manière commune de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte a conduit à ces appréciations nouvelles. Nous écoutons ensemble l’Evangile qui nous dit que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). Cette bonne nouvelle est présentée dans l’Ecriture Sainte de diverses manières. Dans l’Ancien Testament nous entendons la parole de Dieu qui nous parle du péché humain (Ps 51, 1-5; Dn 9, 5s. ; Qo 8, 9s. ; Esd 9, 6s.), de la désobéissance humaine (Gn 3, 1-19 ; Ne 9, 16s.26), de la justice (Es 46, 13 ; 51, 5-8 ; 56, 1 ; [cf. 53, 11] ; Jr 9, 24) et du jugement de Dieu (Qo 12, 14 ; Ps 9, 5s. ; 76, 7-9).  

9. Dans le Nouveau Testament, Matthieu (5, 10 ; 6, 33 ; 21, 32), Jean (16, 8-11), l’épître aux Hébreux (5, 13 ; 10, 37s.) et l’épître de Jacques (2, 14-26) n’abordent pas de la même manière les thèmes « justice » et « justification ».[10] Même les différentes épîtres pauliniennes évoquent le don du salut de diverses manières : comme « libération en vue de la liberté » (Ga 5, 1-13 ; cf. Rm 6, 7), comme « réconciliation avec Dieu » (2 Co 5, 18-21 ; cf. Rm 5, 11), comme « paix avec Dieu » (Rm 5, 1), comme « nouvelle création » (2 Co 5, 17), comme « vie pour Dieu en Christ Jésus » (Rm 6, 11.23), ou comme « sanctification en Christ Jésus » (cf. 1 Co 1, 2 ; 1, 30 ; 2 Co 1, 1).Parmi ces descriptions, une place particulière revient à celle de la « justification » du pécheur par la grâce de Dieu par le moyen de la foi (Rm 3, 23-25) qui a été plus particulièrement mise en avant à l’époque de la Réforme.  

10. Paul décrit l’Evangile comme puissance de Dieu en vue du salut de la personne humaine tombée sous le pouvoir du péché : comme message qui proclame « que la justice de Dieu est révélée par la foi et pour la foi » (Rm 1, 16s.) et qui donne la « justification » (Rm 3, 21-31). Il proclame Christ comme étant « notre justice » (1 Co 1, 30) en appliquant au Seigneur ressuscité ce que Jérémie avait annoncé à propos de Dieu lui-même (Jr 23, 6).Toutes les dimensions de son œuvre salvatrice ont leur racine dans la mort et la résurrection du Christ, car il est « notre Seigneur livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 25). Tous les êtres humains ont besoin de la justice de Dieu car « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3, 23 ; cf. Rm 1, 18-3, 20 ; 11, 32; Ga 3, 22). Dans l’épître aux Galates (3, 6) et dans celle aux Romains (4, 3-9), Paul comprend la foi d’Abraham (Gn 15, 6) comme foi en ce Dieu qui justifie le pécheur (Rm 4, 5). Il fait appel au témoignage de l’Ancien Testament pour souligner son Evangile proclamant que la justice est conférée à tous ceux qui, comme Abraham, placent leur confiance en la promesse de Dieu.« Le juste vivra par la foi » (Ha 2, 4 ; cf. Ga 3, 11 ; Rm 1, 17). Dans les épîtres pauliniennes la justice de Dieu est également puissance de Dieu pour chaque croyant (Rm 1, 16s.). En Christ il la laisse être notre justice (2 Co 5, 21). La justification nous est conférée par Christ Jésus « que Dieu a destiné à servir d’expiation par son sang par le moyen de la foi » (Rm 3, 25 ; cf. 3, 21-28). « C’est par la grâce en effet, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; vous n’y êtes pour rien ; c’est le don de Dieu » (Ep 2, 8s.). 

11. La justification est pardon des péchés (Rm 3, 23-25 ; Ac 13, 39 ; Lc 18, 14), libération du pouvoir de domination du péché et de la mort (Rm 5, 12-21) et de la malédiction de la loi (Ga 3, 10-14). Elle est accueil dans la communion avec Dieu, déjà maintenant, puis en plénitude dans le règne à venir (Rm 5, 1s.).Elle unit au Christ, à sa mort et à sa résurrection (Rm 6, 5). Elle advient par le don du Saint-Esprit dans le baptême en tant qu’incorporation dans l’unique corps (Rm 8, 1s. 9s. ; 1 Co 12, 12s.). Tout cela vient de Dieu seul, à cause du Christ, par la grâce par le moyen de la foi en « l’Évangile du Fils de Dieu » (Rm 1, 1-3).

12. Les justifiés vivent de la foi qui naît de la parole du Christ (Rm 10, 17) et qui agit dans l’amour (Ga 5, 6), lui-même fruit de l’Esprit (Ga 5, 22s.). Mais vu que des puissances et des convoitises extérieures et intérieures continuent à tenter les croyants (Rm 8, 35-39 ; Ga 5, 16-21) et que ceux-ci tombent dans le péché (1 Jn 1, 8.10), il faut qu’ils se mettent toujours plus à l’écoute des promesses de Dieu, reconnaissent leurs péchés (1 Jn 1, 9), participent au corps et au sang du Christ et soient exhortés à vivre avec droiture conformément à la volonté de Dieu. C’est la raison pour laquelle l’Apôtre dit aux justifiés : « Avec crainte et tremblement mettez en œuvre votre salut, car c’est Dieu qui fait en vous et le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant » (Ph 2, 12s.). Mais la bonne nouvelle demeure : « Il n’y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ » (Rm 8, 1) et en qui le Christ vit (Ga 2, 20). Par l’œuvre de justice du Christ, il y aura « pour tous les hommes la justification qui donne la vie » (Rm 5, 18). 
 

 2. La doctrine de la justification comme problème œcuménique 

13. Les interprétations et applications contradictoires du message biblique de la justification ont été au XVIe siècle une raison principale de la division de l’Eglise occidentale ; les condamnations doctrinales en témoignent. De ce fait, une compréhension commune de la justification est fondamentale et indispensable pour surmonter la division des Eglises. La réception des données des sciences bibliques, de l’histoire de la théologie et de l’histoire des dogmes a permis de parvenir, dans le dialogue œcuménique depuis le deuxième Concile du Vatican, à un rapprochement significatif à propos de la doctrine de la justification. Ce rapprochement permet de formuler dans cette déclaration commune un consensus sur des vérités fondamentales de la doctrine de la justification à la lumière duquel les condamnations doctrinales correspondantes du XVIe siècle ne concernent plus aujourd’hui le partenaire.

      
 3. La compréhension commune de la justification 

14. L’écoute commune de la Bonne Nouvelle proclamée dans l’Ecriture Sainte ainsi que les dialogues théologiques de ces dernières années entre les Eglises luthériennes et l’Eglise catholique romaine ont conduit à une approche commune de la conception de la justification. Tout cela comporte un consensus dans des vérités fondamentales ; les divers éclaircissements concernant des arguments particuliers sont compatibles avec ce consensus. 

15. Notre foi commune proclame que la justification est l’œuvre du Dieu trinitaire. Le Père a envoyé son Fils dans le monde en vue du salut du pécheur. L’incarnation, la mort et la résurrection de Christ sont le fondement et le préalable de la justification. De ce fait, la justification signifie que le Christ lui-même est notre justice, car nous participons à cette justice par l’Esprit Saint et selon la volonté du Père. Nous confessons ensemble : c’est seulement par la grâce au moyen de la foi en l’action salvifique du Christ, et non sur la base de notre mérite, que nous sommes acceptés par Dieu et que nous recevons l’Esprit Saint qui renouvelle nos cœurs, nous habilite et nous appelle à accomplir des œuvres bonnes.[11]  

16. Tous les êtres humains sont appelés par Dieu au salut en Christ. Nous sommes justifiés en lui seul lorsque nous recevons ce salut dans la foi. La foi elle-même est don de Dieu par le Saint-Esprit qui agit dans la communauté des croyants par la parole et les sacrements et conduit les croyants vers ce renouvellement de la vie que Dieu parachève dans la vie éternelle. 

17. Ensemble nous sommes convaincus que le message de la justification nous renvoie d’une manière particulière au centre du témoignage néo-testamentaire de l’agir salvateur de Dieu en Christ : il nous dit que, pécheurs, nous ne devons notre vie nouvelle qu’à la miséricorde de Dieu qui nous pardonne et fait toute chose nouvelle, une miséricorde qui nous est offerte et est reçue dans la foi et que nous ne pouvons jamais mériter sous quelque forme que ce soit. 

18. Pour ces raisons, la doctrine de la justification, qui reprend et développe ce message, n’est pas seulement une partie de l’enseignement chrétien. Elle se situe dans un lien essentiel à toutes les vérités de la foi qui doivent être considérées dans leur interdépendance interne. Elle est un critère indispensable qui renvoit sans cesse au Christ l’ensemble de la doctrine et de la pratique des Eglises. Lorsque les luthériens insistent sur la signification particulière de ce critère, ils ne nient pas l’interrelation et le sens de toutes les vérités de la foi. Lorsque les catholiques se savent redevables de plusieurs critères, ils ne nient pas la fonction spécifique du message de la justification. Ensemble, luthériens et catholiques ont pour but de confesser partout le Christ, de placer en lui seul leur confiance car il est le seul médiateur (1 Tm 2, 5s.) par lequel Dieu se donne lui-même dans l’Esprit Saint et offre ses dons renouvelants [cf. les sources pour chap. 3].
 

 4. Le développement de la compréhension commune de la justification  

 4.1 L’incapacité et le péché de la personne humaine face à la justification 

19. Nous confessons ensemble que la personne humaine est pour son salut entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu. La liberté qui est la sienne face aux personnes et aux choses de ce monde n’est pas une liberté vis-à-vis de son salut. Ceci signifie : en tant que pécheur il est placé sous le jugement de Dieu et incapable de se tourner de lui-même vers Dieu en vue de son salut, voire de mériter sa justification devant Dieu ou d’atteindre son salut par ses propres forces. La justification est opérée par la grâce seule. Parce que les catholiques et les luthériens confessent cela ensemble, on peut dire que :   

20. Lorsque les catholiques affirment que, lors de la préparation en vue de la justification et de son acceptation, la personne humaine « coopère » par son approbation à l’agir justifiant de Dieu, ils considèrent une telle approbation personnelle comme étant une action de la grâce et non pas le résultat d’une action dont la personne humaine serait capable. 

21. Dans la compréhension luthérienne, la personne humaine est incapable de coopérer à son salut car elle s’oppose en tant que pécheur d’une manière active à Dieu et à son agir salvateur. Les luthériens ne nient pas que la personne humaine puisse refuser l’action de la grâce. Lorsqu’ils affirment qu’elle ne peut que recevoir la justification (mere passive), ils nient par là toute possibilité d’une contribution propre de la personne humaine à sa justification mais non sa pleine participation personnelle dans la foi, elle-même opérée par la parole de Dieu [cf. les sources pour le chap. 4.1.].
 

 4.2 La justification pardonne les péchés et rend juste    

22. Nous confessons ensemble que, par la grâce, Dieu pardonne son péché à la personne humaine et que simultanément, en sa vie, il la libère du pouvoir asservissant du péché en lui offrant la vie nouvelle en Christ. Lorsque la personne humaine a part au Christ dans la foi, Dieu ne lui impute pas son péché et opère en elle, par l’Esprit Saint, un amour agissant. Ces deux aspects de l’agir salvateur de Dieu ne doivent pas être séparés. Le pardon des péchés et la présence sanctifiante de Dieu sont intrinsèquement liés par le fait que la personne humaine est, dans la foi, unie au Christ qui, dans sa personne, est notre justice (1 Co 1, 30).Parce que les catholiques et les luthériens confessent cela ensemble, on peut dire que : 

23. Lorsque les luthériens insistent sur le fait que la justice du Christ est notre justice, ils veulent avant tout affirmer que par la déclaration du pardon le pécheur reçoit la justice devant Dieu en Christ et que sa vie n’est renouvelée qu’en union au Christ. Lorsqu’ils disent que la grâce de Dieu est amour pardonnant [« faveur de Dieu »[12]], ils ne nient pas le renouvellement de la vie des chrétiens mais veulent affirmer que la justification demeure libre de toute coopération humaine et ne dépend pas non plus des conséquences régénératrices de la grâce en la personne humaine. 

24. Lorsque les catholiques affirment que le renouvellement de l’être intérieur est offert au croyant par la réception de la grâce,[13] ils veulent insister sur le fait que la grâce pardonnante de Dieu est toujours liée au don d’une vie nouvelle qui par l’Esprit Saint s’exprime dans un amour agissant ; ce disant, ils ne nient pas que le don divin de la grâce demeure, dans la justification, indépendant de la coopération humaine [cf. sources pour le chapitre 4.2.].
 

 4.3 Justification par la grâce au moyen de la foi    

25. Nous confessons ensemble que le pécheur est justifié au moyen de la foi en l’œuvre salvatrice de Dieu en Christ ; ce salut lui est offert par l’Esprit Saint dans le baptême en tant que fondement de toute sa vie chrétienne. Dans la foi justifiante, la personne humaine place sa confiance en la promesse miséricordieuse de Dieu, une foi qui embrasse l’espérance placée en Dieu et l’amour. Cette foi est active dans l’amour ; c’est pour cela que le chrétien ne peut et ne doit pas demeurer sans œuvres. Mais tout ce qui dans la personne humaine précède et suit le don libre de la foi, n’est pas la cause de la justification et ne la mérite pas.   

26. Selon la compréhension luthérienne, Dieu justifie le pécheur par la foi seule (sola fide). Dans la foi, la personne humaine place toute sa confiance en son créateur et sauveur et est ainsi en communion avec lui. Dieu lui-même provoque cette foi en créant pareille confiance par sa parole créatrice. Parce qu’il est nouvelle création, cet acte divin concerne toutes les dimensions de la personne et conduit à une vie dans l’espérance et dans l’amour. Ainsi l’enseignement de « la justification par la foi seule » distingue mais ne sépare pas la justification et le renouvellement de la vie qui est une conséquence nécessaire de la justification et sans lequel il ne saurait y avoir de foi. En outre, cela montre quel est le fondement de ce renouvellement. Celui-ci naît de l’amour de Dieu offert à la personne humaine dans la justification. Justification et renouvellement de la vie sont intimement unis dans le Christ qui est présent dans la foi. 

27. La compréhension catholique insiste, elle aussi, sur le caractère fondamental de la foi pour la justification ; sans elle il ne saurait y avoir de justification. Auditrice de la parole et croyante, la personne humaine est justifiée par son baptême. La justification du pécheur est pardon des péchés et réalisation de la justice par la grâce justifiante qui fait de nous des enfants de Dieu. Dans la justification, les justifiés reçoivent du Christ la foi, l’espérance et l’amour et sont ainsi reçus dans la communion avec lui.[14] Cette nouvelle relation personnelle à Dieu est exclusivement fondée dans la miséricorde de Dieu et demeure toujours dépendante de l’œuvre créatrice et salvatrice du Dieu miséricordieux qui est fidèle à lui-même et en qui la personne humaine peut, pour cette raison, placer sa confiance. Il en résulte que la grâce justifiante ne devient jamais une possession de la personne dont cette dernière pourrait se réclamer face à Dieu. Si la compréhension catholique insiste sur le renouvellement de la vie par la grâce justifiante, ce renouvellement dans la foi, l’espérance et l’amour est toujours dépendant de la gratuité de la grâce de Dieu et exclut toute contribution de l’homme à la justification dont il pourrait s’enorgueillir devant Dieu (Rm 3, 27) [cf. sources pour le chapitre 4.3.]. 
 

 4.4 L’être pécheur du justifié    

28. Nous confessons ensemble que, dans le baptême, le Saint-Esprit unit la personne humaine au Christ, la justifie et la renouvelle effectivement. Malgré cela, le justifié demeure sa vie durant et constamment dépendant de la grâce de Dieu qui le justifie sans conditions. Il n’est pas soustrait au pouvoir toujours encore affluant du péché et à son emprise (cf. Rm 6, 12-14), il n’est pas dispensé de combattre perpétuellement la convoitise égoïste du vieil homme qui le met en opposition à Dieu (cf. Ga 5, 16 ; Rm 7, 7.10). Même le justifié doit quotidiennement implorer le pardon de Dieu comme dans le Notre-Père (Mt 6, 12 ; 1 Jn 1, 9). Il est constamment appelé à la conversion et à la repentance, et le pardon lui est toujours à nouveau accordé.  

29. Les luthériens veulent exprimer cela lorsqu’ils disent que le chrétien est « à la fois juste et pécheur » : Il est entièrement juste car Dieu lui pardonne son péché par la parole et le sacrement, et lui accorde la justice du Christ qui dans la foi devient la sienne et fait de lui, en Christ et devant Dieu, une personne juste. Face à lui-même cependant, il reconnaît par la loi qu’il demeure aussi totalement pécheur, que le péché habite encore en lui (1 Jn 1, 8; Rm 7, 17.20) car il ne cesse de placer sa confiance dans de faux dieux et n’aime pas Dieu avec cet amour sans partage que Dieu, son créateur, exige de lui (Dt 6, 5 ; Mt 22, 36-40 par.). Cette opposition à Dieu est en tant que telle véritablement péché. Cependant, par le mérite du Christ, le pouvoir aliénant du péché est brisé : le péché n’est plus péché « dominant » le chrétien car il est « dominé » par le Christ auquel le justifié est lié par la foi ; ainsi, tant qu’il vit sur terre, le chrétien peut, du moins partiellement, mener une vie dans la justice. Malgré le péché, le chrétien n’est plus séparé de Dieu car, né de nouveau par le baptême et le Saint-Esprit, il reçoit le pardon de son péché par le retour quotidien à son baptême ; ainsi son péché ne le condamne plus et n’entraîne plus sa mort éternelle.[15]Lorsque les luthériens affirment que le justifié est aussi pécheur et que son opposition à Dieu est véritablement péché, ils ne nient pas que, malgré le péché, le justifié n’est plus, en Christ, séparé de Dieu et que son péché est un péché dominé. En cela ils s’accordent avec le partenaire catholique-romain malgré les différences dans la compréhension du péché du justifié.  

30. Les catholiques considèrent que la grâce de Jésus Christ conférée dans le baptême extirpe tout ce qui est « vraiment » péché, tout ce qui est « condamnable » (Rm 8, 1).[16] Ils affirment cependant qu’une tendance venant du péché et poussant au péché (concupiscence) subsiste en la personne humaine. Etant donné que selon la conviction catholique un élément personnel est requis pour qu’il y ait péché humain, ils considèrent que l’absence de cet élément ne permet plus d’appeler péché au sens propre du terme la tendance opposée à Dieu. Ils ne veulent pas, par là, nier le fait que cette inclination ne correspond pas au dessein originaire de Dieu sur l’humanité, ni qu’elle se pose objectivement en contradiction avec Dieu et qu’elle est l’objet d’un combat de toute une vie ; dans la reconnaissance pour le salut reçu du Christ, ils veulent souligner que cette tendance opposée à Dieu ne mérite pas la punition de la mort éternelle[17]et qu’elle ne sépare plus le justifié de Dieu. Si, cependant, le justifié se sépare volontairement de Dieu, il ne suffit pas qu’il reprenne à observer les commandements. Il faut qu’il reçoive, dans le sacrement de la réconciliation, le pardon et la paix qui lui sont accordés par moyen de la parole du pardon qui lui est conféré en vertu de l’œuvre de réconciliation de Dieu dans le Christ [cf. sources pour le chapitre 4.4.]. 
 

 4.5 Loi et Evangile    

31. Nous confessons ensemble que l’homme est justifié par la foi en l’Evangile « indépendamment des œuvres de la loi » (Rm 3, 28). Le Christ a accompli la loi et l’a dépassée en tant que chemin du salut par sa mort et sa résurrection. Nous confessons aussi que les commandements de Dieu gardent leur validité pour les justifiés et que le Christ exprime par sa parole et sa vie la volonté de Dieu qui demeure aussi pour le justifié une règle de conduite.   

32. Les luthériens font remarquer que distinguer et articuler correctement loi et Evangile est essentiel pour la compréhension de la justification. La loi, dans son usage théologique, est exigence et accusation. Chaque homme et chaque chrétien aussi, toute la vie durant, en tant qu’il est pécheur, est sujet à cette accusation et la loi dévoile ses péchés, de sorte qu’il puisse se tourner pleinement dans la foi en l’Evangile vers la miséricorde de Dieu en Christ qui seule justifie. 

33. La loi, en tant que chemin du salut, étant accomplie et dépassée par l’Evangile, les catholiques peuvent dire que le Christ n’est pas un législateur comparable à Moïse. Lorsque les catholiques affirment que le justifié doit respecter les commandements de Dieu, ils ne nient pas que la grâce de la vie éternelle est miséricordieusement promise aux enfants de Dieu par Jésus Christ[18] [cf. sources pour le chapitre 4.5.].
 

 4.6 La certitude du salut    

34. Nous confessons ensemble que les croyants peuvent compter sur la miséricorde et les promesses de Dieu. Même face à leurs propres faiblesses et aux menaces multiples mettant en péril leur foi, ils peuvent, grâce à la mort et à la résurrection du Christ, se fonder sur la promesse efficace de la grâce de Dieu dans la parole et le sacrement et avoir ainsi la certitude de cette grâce. 

35. Les réformateurs ont particulièrement souligné le fait que, dans l’épreuve, le croyant ne doit pas regarder vers lui-même mais, dans la foi, regarder vers le Christ et ne se confier qu’en lui seul. Dans la confiance en la promesse de Dieu, il a la certitude de son salut, alors qu’il n’en a aucune s’il ne regarde que vers lui-même.  

36. Les catholiques peuvent partager le souci des réformateurs qui consiste à fonder la foi sur la réalité objective des promesses du Christ, à faire abstraction de l’expérience personnelle et à ne faire confiance qu’à la promesse du Christ (cf. Mt 16, 19 ; 18, 18). Avec le deuxième Concile du Vatican, les catholiques affirment : croire signifie se confier pleinement à Dieu[19] qui nous libère de l’obscurité du péché et de la mort et nous éveille à la vie éternelle.[20]Ainsi on ne peut pas croire en Dieu et en même temps douter de la fiabilité de sa promesse. Personne ne saurait douter de la miséricorde de Dieu et du mérite du Christ, alors que chacun pourrait être préoccupé de son salut en regardant ses propres faiblesses et déficiences. Cependant c’est en reconnaissant ses propres échecs que le croyant peut être certain que Dieu veut son salut [cf. sources chapitre 4.6.]. 
 

 4.7 Les bonnes œuvres du justifié  

37. Nous confessons ensemble que les bonnes œuvres – une vie chrétienne dans la foi, l’espérance et l’amour – sont les conséquences de la justification et en représentent les fruits. Lorsque le justifié vit en Christ et agit dans la grâce reçue, il porte, en termes bibliques, de bons fruits. Cette conséquence de la justification est pour le chrétien, dans la mesure où il lutte tout au long de sa vie contre le péché, une obligation qu’il doit remplir; c’est la raison pour laquelle Jésus et les écrits apostoliques exhortent les chrétiens à accomplir des œuvres d’amour.   

38. Selon la conception catholique, les bonnes œuvres qui sont réalisées par la grâce et l’action du Saint-Esprit contribuent à une croissance dans la grâce afin que la justice reçue de Dieu soit préservée et la communion avec le Christ approfondie. Lorsque les catholiques affirment le « caractère méritoire » des bonnes œuvres, ils entendent par là que, selon le témoignage biblique, un salaire céleste est promis à ces œuvres. Loin de contester le caractère de ces œuvres en tant que don ou, encore moins, de nier que la justification reste un don immérité de grâce, ils veulent souligner la responsabilité de la personne pour ses actions.  

39. Les luthériens partagent eux aussi l’idée d’une préservation de la grâce et d’une croissance dans la grâce et la foi. Néanmoins ils soulignent que la justice, en tant qu’acceptation par Dieu et participation à la justice du Christ, est toujours parfaite. Ils affirment en même temps que ses conséquences peuvent croître tout au long de la vie chrétienne. En considérant les bonnes œuvres des chrétiens comme étant les « fruits » et les « signes » de la justification et non des « mérites » propres, ils considèrent également, conformément au Nouveau Testament, la vie éternelle comme « salaire » non mérité dans le sens de l’accomplissement de la promesse de Dieu faite aux croyants [cf. sources pour le chapitre 4.7]. 
   

 5. La signification et la portée du consensus obtenu  

40. La compréhension de la doctrine de la justification présentée dans cette déclaration montre qu’il existe entre luthériens et catholiques un consensus dans des vérités fondamentales de la doctrine de la justification. A la lumière de ce consensus sont acceptables les différences qui subsistent dans le langage, les formes théologiques et les accentuations particulières dans la compréhension de la justification telles qu’elles sont décrites dans les paragraphes 18 à 39 de cette déclaration. C’est pourquoi les présentations luthérienne et catholique de la foi en la justification sont, dans leurs différences, ouvertes l’une à l’autre et ne permettent plus d’infirmer le consensus atteint dans des vérités fondamentales. 

41. Il en découle que les condamnations doctrinales du XVIe siècle, dans la mesure où elles se référent à l’enseignement de la justification, apparaissent dans une lumière nouvelle : l’enseignement des Eglises luthériennes présenté dans cette déclaration n’est plus concerné par les condamnations du Concile de Trente. Les condamnations des Confessions de foi luthériennes ne concernent plus l’enseignement de l’Eglise catholique romaine présenté dans cette déclaration. 

42. Cela n’enlève rien au sérieux des condamnations doctrinales liées à la doctrine de la justification. Certaines n’étaient pas simplement sans objet ; elles conservent pour nous « leur valeur d’avertissements salutaires » dont nous avons à tenir compte dans l’enseignement et la pratique.[21] 

43. Notre consensus dans des vérités fondamentales de la doctrine de la justification doit avoir des conséquences et trouver sa confirmation dans la vie et l’enseignement des Eglises. A cet égard, il existe encore des questions d’importance diverse qui demeurent et exigent d’être ultérieurement clarifiées. Elles concernent, entre autres, la relation entre la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Eglise, ainsi que l’ecclésiologie, l’autorité dans l’Eglise, son unité, le ministère et les sacrements, et enfin la relation existant entre justification et éthique sociale. Nous sommes convaincus que la compréhension commune à laquelle nous sommes parvenus constitue un fondement solide qui permettra cette clarification ultérieure. Les Eglises luthériennes et l’Eglise catholique romaine continueront à approfondir leur compréhension commune afin qu’elle porte ses fruits dans l’enseignement et la vie ecclésiale.   

44. Nous rendons grâce à Dieu pour ce pas décisif dans le dépassement de la séparation des Eglises. Nous prions l’Esprit Saint de continuer à nous conduire vers cette unité visible qui est la volonté du Christ.

Sources de la Déclaration commune  
concernant la Doctrine de la Justification 

Dans ses sections 3 et 4, la Déclaration commune reprend des expressions empruntées à divers dialogues luthériens-catholiques. Il s’agit en particulier des documents suivants : 

Tous sous un seul Christ, prise de position de la Commission internationale catholique-luthérienne. In : Face à l’Unité. L’ensemble des textes adoptés (1972-1985) introduits et présentés, en traduction revue et corrigée, par Hervé Legrand et Harding Meyer. Cerf, Paris 1986. 

Denzinger – Hünermann, Enchiridion symbolorum 37 ed, édition bilingue (Joseph Hoffmann) Paris 1996 [cité DH]. 

Commentaire du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens à propos de l’étude : Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?(Vatican 1992), non publié [cité : Commentaire].  

La justification par la foi. Document du Groupe mixte de dialogue luthérien-catholique des États-Unis. Texte français in : Documentation Catholique 1888/1985, 126-162 [cité USA]. 

Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?Les condamnations doctrinales du Concile de Trente et des Réformateurs justifient-elles encore la division de nos Églises? Propositions soumises aux Églises catholique, luthérienne et réformée en Allemagne sous la direction de Karl Lehmann et Wolfhart Pannenberg à la demande de l’Évêque E. Lohse et du Cardinal Ratzinger. Traduit de l’allemand par Pierre Jundt et Joseph Hoffmann. Cerf, Paris 1989 [cité : Anathèmes]. 

Prise de position de la Commission commune de l’Église évangélique unie d’Allemagne (VELKD) et du Comité national allemand de la Fédération Luthérienne Mondiale à propos du document «Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?» (13 septembre 1991). Texte allemand in : Lehrverurteilungen im Gespräch. Die ersten offiziellen Stellungnahmen aus den evangelischen Kirchen in Deutschland. Göttingen 1993, 57-160 [cité VELKD].   

 Section 3 :La compréhension commune de la justification, paragraphes 17 et 18 :   

Cf. en particulier Anathèmes 115s. ; VELKD 95.   

– « Une image de la justification centrée sur la foi et conçue de manière forensi que est d’une importance moyenne pour la Bible tout entière, bien que ce ne soit pas la seule manière paulienne ou biblique de représenter l’œuvre salvifique de Dieu » (USA, 146).   

– « Les catholiques comme les luthériens peuvent reconnaître le besoin d’évaluer les pratiques, les structures et les théologies de l’Eglise selon la manière dont elles aident ou entravent la proclamation de la promesse miséricordieuse et libre de Dieu dans le Christ Jésus qui ne peut être bien reçue que par la foi (n. 28) » (USA, 153). 

A propos de l’« affirmation fondamentale » (USA, 157 ; cf. 4), il est dit :   

– « Cette affirmation, comme la doctrine de la Réforme de la justification par la foi seule, sert de critère pour juger toutes les pratiques, structures et traditions ecclésiales, précisément parce que sa contre-partie est le Christ seul (solus Christus).C’est en lui seul, en fin de compte, qu’on doit avoir confiance comme étant l’unique médiateur par lequel Dieu, dans l’Esprit Saint, répand ses dons salvifiques. Chacun d’entre nous, qui participons à ce dialogue, affirme que tout enseignement chrétien, toute observance chrétienne, toute fonction chrétienne doit servir à nourrir l’obéissance de la foi (Rm 1, 5) en l’action salvifique de Dieu dans le Christ Jésus seul, par l’Esprit Saint, pour le salut du fidèle et la louange et l’honneur du Père des cieux » (USA, 160). 

– « C’est pourquoi la doctrine de la justification et surtout son fondement biblique conservent à jamais dans l’Eglise une fonction spécifique : maintenir dans la conscience des chrétiens que nous autres, pécheurs, nous vivons uniquement de l’amour miséricordieux de Dieu dont nous ne faisons qu’accepter le don gratuit, et que cet amour, nous ne pouvons le mériter d’aucune manière, si modeste soit-elle, ou le lier à des conditions antérieures ou postérieures dont nous serions les auteurs. La doctrine de la justification devient ainsi la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si telle interprétation concrète de notre rapport à Dieu peut prétendre être qualifiée de chrétienne. Elle devient en même temps pour l’Eglise la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si sa prédication et sa pratique correspondent à ce qui lui a été confié par son Seigneur » (Anathèmes, 116)   

– « L’accord sur le fait que la doctrine de la justification n’a pas seulement son importance comme un enseignement partiel particulier dans l’ensemble de la doctrine de nos Eglises, mais qu’elle a aussi une signification comme critère pour la doctrine et la pratique de nos Eglises, est pour les luthériens un progrès fondamental dans le dialogue œcuménique entre nos Eglises, que nous ne saurions assez saluer » (VELKD 95 ; cf.157)   

– « La doctrine de la justification a certes, pour les luthériens et pour les catholiques, une place différente au sein de la hierarchia veritatum : les deux parties s’accordent cependant pour dire que la fonction spécifique de la doctrine de la justification est d’être une norme critique “qui doit permettre de vérifier à tout moment si telle interprétation concrète de notre rapport à Dieu peut prétendre être qualifiée de chrétienne”. Elle devient en même temps pour l’Eglise la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si sa prédication et sa pratique correspondent à ce qui lui a été confié par son Seigneur. La signification critériologique de la doctrine de la justification pour la sacramentologie, l’ecclésiologie et le domaine de l’éthique exige cependant un complément d’études approfondies » (Commentaire 106s.).   

 Section 4.1. : L’incapacité et le péché de la personne humaine face à la justification, paragraphes 19-21 : 

Cf. en particulier Anathèmes 74ss. ; VELKD 77-81 ; 83s. 

– « Ceux chez qui règne le péché ne peuvent rien faire pour mériter la justification, qui est le don gratuit de la grâce de Dieu. Même le début de la justification, par exemple le repentir, la prière pour la grâce et le désir du pardon, doit être l’œuvre de Dieu en nous » (USA, 156, 3).   

– « Pour tous deux il s’agit… non pas de nier que l’homme y soit réellement partie prenante.… Une réponse n’est pas une œuvre. La réponse de la foi est elle-même opérée par la Parole de la promesse que rien ne peut extorquer et qui vient à l’homme de l’extérieur. Il ne peut y avoir de coopération qu’en ce sens que le cœur est là auprès de la foi (ist dabei) quand la Parole le touche et suscite la foi » (Anathèmes, 81).   

– « Les canons 4, 5, 6 et 9 du Concile de Trente n’indiquent une différence significative à propos de la justification que si la doctrine luthérienne du rapport entre Dieu et sa créature dans l’événement de la justification insiste sur le monergisme divin et la seule action du Christ au point de ne plus conférer, lors de la justification, un rôle essentiel à la libre acceptation de la grâce de Dieu, qui est elle même don de Dieu » (Commentaire 25).   

– « Côté luthérien, la stricte insistance sur la passivité de la personne humaine lors de sa justification n’a jamais voulu nier la pleine participation personnelle dans la foi. Elle voulait simplement exclure toute coopération dans l’événement de la justification. Celle-ci est exclusivement œuvre du Christ, œuvre exclusive de la grâce » (VELKD 84, 3-8).  

 Section 4.2. : La justification pardonne les péchés et rend juste, paragraphes 22-24 :  

Cf. en particulier USA, 98-101 ; Anathèmes 82ss. ; VELKD 84ss. ainsi que les citations concernant 4.3. 

– « Par la justification, nous sommes à la fois déclarés et faits justes. La justification n’est donc pas une fiction légale. Dieu, en justifiant, rend sa promesse effective ; il pardonne le péché et nous rend vraiment justes » (USA, 156, 5). 

– «… La théologie des Réformateurs ne néglige pas ce que la théologie catholique met en relief : le caractère créateur et régénérant de l’amour de Dieu ; et elle n’affirme pas… l’impuissance de Dieu vis-à-vis d’un péché qui, dans la justification, ne serait que remis, mais dont le pouvoir qui sépare de Dieu ne serait pas véritablement supprimé » (Anathèmes, 85). 

– «… (La doctrine luthérienne) n’a jamais considéré que “l’imputation de la justice du Christ” n’avait pas de conséquence dans la vie du croyant, car la parole du Christ opère ce qu’elle affirme. Par conséquent elle ne comprend pas la grâce comme une faveur mais comme une puissance efficace… car “là où il y a pardon des péchés, il y a vie et félicité” » (VELKD 86, 15-23). 

– «… La doctrine catholique ne néglige pas ce que la théologie évangélique met en relief : le caractère personnel de la grâce et son caractère lié à la Parole ; et elle n’affirme pas… (que) la grâce (serait) comprise comme une possession concrète (dinghaft) et disponible de l’homme, s’agirait-il même d’une possession ayant fait l’objet d’un don gratuit » (Anathèmes, 85).   

 Section 4.3. : Justification par la grâce au moyen de la foi : 

Cf. surtout USA, 105ff ; Anathèmes 85-91 ; VELKD 87-90. 

– « Si on passe d’une langue à l’autre, ce que disent les Réformateurs de la justification par la foi correspond à la façon dont les catholiques parlent de la justification par la grâce, et d’autre part, quant au fond, la doctrine des Réformateurs comprend sous cet unique mot “foi” ce que la doctrine catholique, en référence à 1 Co 13, 13, résume dans la triade foi, espérance et charité » (Anathèmes, 90). 

– « Nous soulignons que, dans le sens du premier commandement, la foi est toujours amour de Dieu et espérance en Lui qui s’exprime dans l’amour envers les prochains » (VELKD 89, 8-11).

– « Les catholiques… enseignent… comme le font les luthériens, que rien, avant le don gratuit de la foi, ne mérite la justification et que tous les dons salvifiques de Dieu viennent du Christ seul » (USA, 105). 

– « Les Réformateurs… comprennent la foi comme le pardon et la communion avec le Christ opérés par la Parole de la promesse même… Tel est le fondement de l’existence nouvelle, grâce à laquelle la chair de péché est morte, et l’homme nouveau a sa vie en Christ (sola fide per Christum). Mais, même si une telle foi fait nécessairement de l’homme un homme nouveau, le chrétien n’édifie pas sa ferme assurance sur sa vie nouvelle, mais uniquement sur la promesse de grâce donnée par Dieu. L’acceptation de celle-ci par la foi suffit, dès lors que “foi” est compris au sens de confiance en la promesse (fides promissionis) » (Anathèmes, 86).   

– Cf. Tridentinum, sess. 6 cap. 7 : « Aussi, avec la rémission des péchés, l’homme reçoit-il dans la justification même par Jésus Christ en qui il est inséré, tous les dons suivants infus en même temps : la foi, l’espérance et la charité » (DH 1530). 

– « Selon la compréhension évangélique, la foi qui s’attache sans conditions à la promesse de Dieu offerte dans la Parole et les sacrements suffit pour être justifié devant Dieu, de sorte que la régénération des hommes, sans laquelle il ne peut pas y avoir de foi, n’apporte pour sa part aucune contribution à la justification » (Anathèmes, 91).   

– « En tant que luthériens, nous maintenons la distinction entre justification et sanctification, entre la foi et les œuvres. Distinction ne veut pas dire séparation » (VELKD 89, 6-8). 

– « La doctrine catholique se sait d’accord avec la préoccupation des Réformateurs pour qui la régénération de l’homme n’apporte aucune “contribution” à la justification, et surtout pas une contribution dont il pourrait se prévaloir devant Dieu… Elle se voit néanmoins tenue de souligner la régénération de l’homme par la grâce justifiante, par égard pour la puissance régénératrice de Dieu qui doit être confessée – mais cela d’une manière telle que cette régénération dans la foi, l’espérance et la charité n’est pas autre chose que la réponse à la grâce insondable de Dieu » (Anathèmes, 91). 

– « Dans la mesure où la doctrine catholique souligne que la grâce est à comprendre de manière personnelle et relevant de la Parole…, que la régénération n’est rien d’autre que la réponse suscitée par la Parole de Dieu elle-même… et que ce renouvellement de la personne humaine n’est pas une contribution à la justification et certainement pas une donnée dont ce dernier pourrait se réclamer face à Dieu…, (la doctrine catholique) n’est plus touchée par notre contradiction » (VELKD 89, 12-21).  

 Section 4.4. : L’être pécheur du justifié, paragraphes 28-31 : 

Cf. en particulier USA 102ss ; Anathèmes 76-81 ; VELKD 81ss. 

– « Aussi justes et saints qu’ils soient [= les justifiés], ils tombent de temps en temps dans les péchés qui sont de tous les jours… Bien plus, l’action de l’Esprit n’exempte pas les croyants de lutter tout au long de leur vie contre les tendances au péché. La concupiscence et d’autres effets du péché personnel et originel, selon la doctrine catholique, demeurent dans les justifiés, qui doivent donc prier Dieu tous les jours pour demander pardon » (USA, 102). 

– « Les Pères de Trente et la doctrine des Réformateurs s’accordent pour dire que le péché originel, mais aussi la concupiscence qui subsiste, consiste en une répulsion à l’égard de Dieu… La concupiscence qui demeure… est l’objet de cette lutte contre le péché qui dure la vie entière… Chez l’homme justifié, après le baptême, la concupiscence ne sépare plus l’homme de Dieu, c’est-à-dire que, dans le langage de Trente, elle n’est plus un péché au sens propre du mot, et que, dans le langage luthérien, elle est un peccatum regnatum (un péché maîtrisé) » (Anathèmes, 80).   

– « L’enjeu est de voir comment on peut parler du péché du justifié sans limiter la réalité du salut. Le côté luthérien exprime cette tension grâce à l’expression “péché dominé” (peccatum regnatum) qui présuppose l’enseignement que le chrétien est “à la fois juste et pécheur” (simul justus et peccator). Le côté catholique, par contre, pensait seulement pouvoir préserver la réalité du salut en refusant le caractère pécheur de la concupiscence. Un rapprochement fondamental et significatif est obtenu lorsque le document “Les anathèmes du XVIe siècle” décrit la concupiscence qui demeure dans le justifié comme “aversion envers Dieu” et la qualifie ainsi de péché » (VELKD 82, 29-39).   

 Section 4.5. : Loi et Evangile, paragraphes 32-34 :   

– Selon la doctrine paulinienne, il s’agit là du chemin de la loi juive comme chemin du salut. Celui-ci est accompli et dépassé en Christ. C’est ainsi qu’il faut comprendre cette affirmation et ses conséquences. 

VELKD (89, 28-36) dit à propos des Canons 19s du Concile de Trente : « Les dix commandements valent évidemment pour les chrétiens comme l’attestent de nombreux passages des écrits symboliques luthériens… Lorsque le canon 20 souligne que la personne humaine doit garder les commandements de Dieu, nous ne sommes pas concernés ; mais lorsque ce même canon affirme que la foi n’a de pouvoir salvateur qu’à condition que les commandements soient respectés, nous sommes concernés. Lorsque ce canon parle des commandements de l’Eglise, il n’y a entre nous aucune divergence si ces commandements expriment les commandements de Dieu. S’il n’en est pas ainsi, nous sommes concernés ». 

 Section 4.6. : La certitude du salut, paragraphes 35-37 :   

Cf. en particulier Anathèmes 91-96 ; VELKD 90ss. 

– « La question qui se pose est celle-ci : comment l’homme peut-il et ose-t-il vivre devant Dieu, malgré et avec sa faiblesse? » (Anathèmes, 92).   

– «… Les points qui, pour Luther et les Réformateurs, constituent la base et le point de départ de leur conception ; la possibilité de faire confiance à la promesse de Dieu et à la puissance de la mort et de la résurrection du Christ, ainsi que leur caractère universellement satisfaisant ; la faiblesse de l’homme et la menace qu’elle implique et qu’elle fait courir à la foi et au salut » (Anathèmes, 95).   

– Trente souligne qu’il est nécessaire de croire « que les péchés ne sont et n’ont jamais été remis que gratuitement par miséricorde divine à cause du Christ » (DH 1533) et que l’on ne saurait mettre « en doute la miséricorde de Dieu, les mérites du Christ, la vertu et l’efficacité des sacrements » (DH 1534) ; le doute et l’incertitude ne valent que lorsque nous nous considérons nous-mêmes.   

– « Luther et ses partisans font un pas de plus. Ils invitent à ne pas supporter seulement cette incertitude, mais à détourner d’elle son regard et à saisir concrètement et personnellement dans sa pleine acception la valeur objective de l’absolution qui, dans le sacrement de la pénitence, vient de “l’extérieur”… Puisque Jésus a dit : “Ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux” (Mt 16, 19), le croyant… taxerait le Christ de mensonge,… s’il ne se fiait pas de façon inébranlable au pardon que Dieu lui attribue dans l’absolution… Que cette confiance puisse être elle-même incertaine du point de vue subjectif, et que la certitude (Gewissheit) du pardon n’est pas être sûr (Sicherheit : securitas) d’être pardonné, Luther le sait tout comme ses adversaires – mais il ne faut pas en faire en quelque sorte un autre problème : le croyant a le devoir de n’y pas prêter attention et de ne regarder qu’à la parole de pardon du Christ » (Anathèmes, 92-93). 

– « Les catholiques peuvent aujourd’hui reconnaître le souci des réformateurs qui était de fonder la foi sur la réalité objective de la promesse du Christ : “Ce que tu délieras sur terre”… et d’orienter les croyants grâce à une parole explicite du pardon des péchés… Le souci initial de Luther était (de ne pas condamner), de faire abstraction de son expérience personnelle et de ne faire confiance qu’à Christ et à sa parole de pardon » (Commentaire 27). 

– Une condamnation réciproque à propos de la certitude du salut n’est plus fondée «… et cela d’autant moins qu’on réfléchira en partant de l’assise que constitue une conception de la foi bibliquement renouvelée…Il peut arriver qu’un homme perde ou abandonne la foi, qu’il renonce à s’en remettre à Dieu et à sa promesse. Mais il ne peut pas, en ce sens, croire et, en même temps, considérer Dieu et sa promesse comme n’étant pas dignes de confiance. C’est en ce sens qu’on peut dire, aujourdhui encore, avec Luther : la foi est certitude du salut » (Anathèmes, 96).   

– Pour la compréhension de la foi du deuxième Concile du Vatican, cf. Dei Verbum 5 : « A Dieu qui révèle, il faut apporter “l’obéissance de la foi”…, par laquelle l’homme s’en remet tout entier librement à Dieu en apportant “au Dieu révélateur la soumission complète de son intelligence et de sa volonté” et en donnant de toute sa volonté son assentiment à la révélation qu’il a faite ».   

– « La distinction luthérienne entre certitude (certitudo) de la foi qui regarde exclusivement vers Christ et la sécurité (securitas) terrestre qui se fonde sur la personne humaine n’a pas été suffisamment reprise par l’étude “Les anathèmes...”. La foi ne se réfléchit jamais en elle-même, mais elle dépend totalement de Dieu dont la grâce lui est donnée de l’extérieur (extra nos) par la parole et le sacrement » (VELKD 92, 2-9).   

 Section 4.7. : Les bonnes œuvres du justifié, paragraphes 38-40 : 

Cf. en particulier Anathèmes 112ss., VELKD 90ss. 

– « Le Concile exclut tout mérite de la grâce – donc de la justification (can. 2 : DH 1552) –-, et fonde le mérite de la vie éternelle dans le don de la grâce elle-même qui est obtenue du fait d’être membre du Christ (can. 32 : DH 1582)... Le Concile entend se rattacher à Augustin qui introduit la notion de mérite pour affirmer, malgré le caractère de don gratuit qui est celui des œuvres bonnes, la responsabilité de l’homme » (Anathèmes, 112-113).   

– Lorsque le langage de la « causalité » du canon 24 est compris de manière personnelle comme le fait le chapitre 16 du décret sur la justification, où l’idée de la communion avec Christ est fondamentale, alors on peut décrire l’enseignement catholique à propos des mérites comme le fait la première phrase du second paragraphe de 4.7. : contribution à une croissance dans la grâce, préservation de la justice reçue de Dieu, approfondissement de la communion avec Christ.   

– « Beaucoup d’oppositions pourraient être surmontées si on comprenait l’expression ambiguë de “mérite” et si on y réfléchissait en se référant au sens véritable de la notion biblique de “récompense” » (Anathèmes, 114).   

– « Les écrits symboliques luthériens soulignent que le justifié a la responsabilité de ne pas gâcher la grâce reçue mais de vivre en elle… Ainsi ces écrits peuvent parler d’une préservation de la grâce et d’une croissance en elle… Si la justice dont parle le canon 24 est comprise comme celle qui s’exprime dans et par l’humain, nous ne sommes pas concernés. Si la “justice” du canon 24 se réfère par contre au fait que le chrétien est accepté devant Dieu, nous sommes concernés ; car cette justice est toujours parfaite ; face à elle les œuvres du chrétien ne sont que “fruits” et “signes” » (VELKD 94, 2-14).   

– « A propos du canon 26, nous renvoyons à l’apologie, où la vie éternelle est appelée récompense : “…nous reconnaissons que la vie éternelle est une récompense, puisqu’elle est chose due, non pas à cause de nos mérites, mais à cause de la promesse” » (VELKD 94, 20-24).  



[1]Les articles de Smalkalde, II, 1 (n. 370 in : La foi des Eglises luthériennes. Confessions et catéchismes, Paris 1991). 

[2]«Rector et iudex super omnia genera doctrinarum». WA 39 I, 205. Edition de Weimar des œuvres de Luther. 


[3]Il faut signaler qu’un certain nombre d’Eglises luthériennes ne considèrent que la Confession d’Augsbourg et le petit catéchisme de Luther comme étant leur référence doctrinale autorisée. A propos de la doctrine de la justification, ces écrits symboliques ne contiennent aucune condamnation doctrinale à l’encontre de l’Eglise catholique romaine. 


[4]Rapport de la Commission internationale catholique-luthérienne : L’Evangile et l’Eglise (Rapport de Malte) 1972, dans Face à l’unité. Tous les textes officiels (1972-1985), Paris 1986, pp. 21-59. 


[5]Commission internationale catholique-luthérienne, Eglise et Justification. La compréhension de l’Eglise à la lumière de la doctrine de la justification, in : La Documentation catholique 2101/1994, pp. 810-858, et in : Accords et Dialogues œcuméniques Ed. A. Birmelé et J. Terme. Paris 1996, VIII 93-201. 


[6]Dialogue luthérien-catholique aux États-Unis : La justification par la foi (1983), in : La Documentation catholique 1888/1985, pp. 126-162. 


[7]Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?Propositions soumises aux Eglises. (Ed.K. Lehmann et W. Pannenberg) Paris 1989. 


[8]Prise de position commune de la Conférence d’Arnoldshain, de l’Église évangélique luthérienne unie et du Comité national de la Fédération Luthérienne à propos du texte « Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?» in : Oekumenische Rundschau 44/1995, pp. 99-102, ainsi que les documents préparant cette décision. Cf. à ce propos : Lehrverurteilungen im Gespräch. Die ersten offiziellen Stellungnahmen aus den evangelischen Kirchen in Deutschland, Göttingen 1993. 


[9]Dans la présente déclaration, le terme « Eglise» est utilisé dans le sens de l’auto-compréhension de chaque partenaire, sans intention de résoudre les questions ecclésiologiques qui y sont liées.


[10]Cf. le Rapport de Malte n. 26-30 et le dialogue aux Etats-Unis : La justification par la foi. n. 122-147.Les affirmations néotestamentaires non-pauliniennes ont été analysées pour le dialogue des Etats-Unis par J. Reumann : Righteousness in the New Testament avec des réponses de J. Fitzmyer et J.D. Quinn (Philadelphie, New York 1982), pp.124-180. Les résultats de cette étude ont été résumés par le dialogue des Etats-Unis dans les paragraphes 139-142. 


[11]Cf. Tous sous un seul Christ n.14 (1980), in : Face à l’unité. Tous les textes officiels (1972-1985), Paris 1986, pp. 185-194. 


[12]Cf. WA 8, 106. 


[13]Cf. DH 1528. 


[14]Cf. DH 1530. 


[15]Cf. Apologie de la Confession d’Augsbourg II, 38-45.In : La foi des Eglises luthériennes. op. cit. n. 89s.


[16]Cf. DH 1515. 


[17]Cf. DH 1515. 


[18]Cf. DH 1545. 


[19]Cf. Vatican II, DV 5. 


[20]Ibid4. 


[21]Cf. Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?, p. 50.
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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 01:22

http://fdata.over-blog.net/0/19/79/02/avatar-blog-6134465-tmpphpW5wRiA.pngSource : Vatican


BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 19 novembre 2008

 


La doctrine de la justification chez saint Paul

Chers frères et sœurs,

Sur le chemin que nous accomplissons sous la direction de saint Paul, nous voulons à présent nous arrêter sur un thème qui se trouve au centre des controverses du siècle de la Réforme:  la question de la justification. Comment l'homme devient-il juste aux yeux de Dieu? Lorsque Paul rencontra le Ressuscité sur le chemin de Damas, il était un homme réalisé:  irrépréhensible quant à la justice dérivant de la Loi (cf. Ph 3, 6), il observait les prescriptions mosaïques mieux que beaucoup de personnes de son âge et soutenait avec zèle les traditions des pères (cf. Ga 1, 14). L'illumination de Damas changea radicalement son existence:  il commença à considérer tous les mérites, acquis dans une carrière religieuse intègre, comme "balayures" face au caractère sublime de la connaissance de Jésus Christ (cf. Ph 3, 8). La Lettre aux Philippiens nous offre un témoignage touchant du passage de Paul d'une justice fondée sur la Loi et acquise avec l'observance des œuvres prescrites, à une justice fondée sur la foi dans le Christ:  il avait compris que ce qui lui avait paru jusqu'alors comme un avantage était en réalité une perte face à Dieu, et il avait donc décidé de miser toute son existence sur Jésus Christ (cf. Ph 3, 7). Le trésor caché dans le champ et la perle précieuse dans l'achat de laquelle il faut investir tout le reste n'étaient plus les œuvres de la Loi, mais Jésus Christ, son Seigneur.

La relation entre Paul et le Ressuscité devint tellement profonde qu'elle le poussa à soutenir que le Christ n'était plus seulement sa vie mais sa façon de vivre, au point que pour pouvoir le rejoindre même mourir devenait un avantage (cf. Ph 1, 21). Non pas qu'il méprisât la vie, mais il avait compris que pour lui vivre n'avait désormais plus d'autre but et il ne nourrissait donc pas d'autre désir que de rejoindre le Christ, comme dans une compétition d'athlétisme, pour rester toujours avec Lui:  le Ressuscité était devenu le principe et la finalité de son existence, la raison et le but de sa course. Seules la préoccupation pour la maturation de la foi de ceux qu'il avait évangélisés et la sollicitude pour toutes les Eglises qu'il avait fondées (cf. 2 Co 11, 28) le poussaient à ralentir sa course vers son unique Seigneur, pour attendre les disciples afin qu'ils puissent courir avec lui vers le but. Si dans l'observance précédente de la Loi il n'avait rien à se reprocher du point de vue de l'intégrité morale, une fois le Christ rejoint il préférait ne pas prononcer de jugement sur lui-même (cf. 1 Co 4, 3-4), mais il se limitait à se proposer de courir pour conquérir Celui par lequel il avait été conquis (cf. Ph 3, 12).

C'est précisément en raison de cette expérience personnelle de la relation avec Jésus Christ que Paul place désormais au centre de son Evangile une opposition irréductible entre deux parcours alternatifs vers la justice:  l'un construit sur les œuvres de la Loi, l'autre fondé sur la grâce de la foi dans le Christ. L'alternative entre la justice par les œuvres de la Loi et celle par la foi dans le Christ devient ainsi l'un des motifs dominants qui parcourt ses Lettres:  "Nous, nous sommes Juifs de naissance, nous ne sommes pas de ces pécheurs que sont les païens; cependant nous le savons bien, ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ; c'est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi" (Ga 2, 15-16). Et il répète aux chrétiens de Rome:  "Tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu, lui qui leur donne d'être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus" (Rm 3, 23-24). Et il ajoute:  "En effet, nous estimons que l'homme devient juste par la foi, indépendamment des actes prescrits par la loi de Moïse" (ibid. 28). A ce point, Luther traduisit:  "justifié par la seule foi". Je reviendrai sur ce point à la fin de la catéchèse. Nous devons tout d'abord éclaircir ce qu'est cette "Loi" de laquelle nous sommes libérés et ce que sont ces "œuvres de la Loi" qui ne justifient pas. L'opinion - qui allait ensuite systématiquement revenir dans l'histoire - selon laquelle il s'agissait de la loi morale et que la liberté chrétienne consistait donc dans la libération par rapport à l'éthique, existait déjà dans la communauté de Corinthe. Ainsi, à Corinthe, circulait la parole "πάντα μοι έξεστιν" (tout est licite pour moi). Il est évident que cette interprétation est erronée:  la liberté chrétienne n'est pas libertinisme, la libération dont parle saint Paul ne libère pas de devoir accomplir le bien.

Mais que signifie par conséquent la Loi dont nous sommes libérés et qui ne sauve pas? Pour saint Paul comme pour tous ses contemporains, le mot Loi signifiait la Torah dans sa totalité, c'est-à-dire les cinq livres de Moïse. La Torah impliquait, dans l'interprétation pharisienne, celle étudiée et reprise par saint Paul, un ensemble de comportements qui allaient du noyau éthique jusqu'aux observances rituelles et cultuelles qui déterminaient substantiellement l'identité de l'homme juste. En particulier la circoncision, les observances concernant les aliments purs et plus généralement la pureté rituelle, les règles sur l'observance du sabbat, etc. Des comportements qui apparaissent souvent également dans les débats entre Jésus et ses contemporains. Toutes ces observances qui expriment une identité sociale, culturelle et religieuse étaient devenues tout particulièrement importantes à l'époque de la culture hellénistique qui commence au iii siècle avant Jésus Christ. Cette culture, qui était devenue la culture universelle de l'époque et qui était une culture apparemment rationnelle, une culture polythéiste, apparemment tolérante, constituait une forte pression vers l'uniformité culturelle et menaçait ainsi l'identité d'Israël qui était politiquement obligée d'entrer dans cette identité commune de la culture hellénistique, perdant de ce fait sa propre identité; et perdant également, par conséquent, le précieux héritage de la foi des Pères, de la foi en l'unique Dieu et dans les promesses de Dieu.

Contre cette pression culturelle qui menaçait non seulement l'identité israélite mais aussi la foi dans l'unique Dieu et dans ses promesses, il était nécessaire de créer un mur de distinction, un bouclier de défense pour protéger le précieux héritage de la foi; un tel mur consistait précisément dans les observances et les prescriptions judaïques. Paul, qui avait appris ces observances précisément dans leur fonction de défense du don de Dieu, de l'héritage de la foi en un unique Dieu, a vu cette identité menacée par la liberté des chrétiens:  c'est pour cette raison qu'il les persécutait. Au moment de sa rencontre avec le Ressuscité, il comprit qu'avec la résurrection du Christ la situation avait radicalement changée. Avec le Christ, le Dieu d'Israël, l'unique vrai Dieu, devenait le Dieu de tous les peuples. Le mur - ainsi dit-il dans la Lettre aux Ephésiens - entre Israël et les païens n'était plus nécessaire:  c'est le Christ qui nous protège contre le polythéisme et toutes ses déviances; c'est le Christ qui nous unit avec et dans l'unique Dieu; c'est le Christ qui garantit notre identité véritable dans la diversité des cultures. Le mur n'est plus nécessaire, notre identité commune dans la diversité des cultures est le Christ, et c'est lui qui nous rend juste. Etre juste veut simplement dire être avec le Christ et en Christ. Et cela suffit. Les autres observances ne sont plus nécessaires. C'est pourquoi l'expression "sola fide" de Luther est vraie, si l'on n'oppose pas la foi à la charité, à l'amour. La foi c'est regarder le Christ, s'en remettre au Christ, s'attacher au Christ, se conformer au Christ, à sa vie. Et la forme, la vie du Christ c'est l'amour; donc croire c'est se conformer au Christ et entrer dans son amour. C'est pourquoi saint Paul dans la Lettre aux Galates, dans laquelle il a notamment développé sa doctrine sur la justification, parle de la foi qui œuvre au moyen de la charité (cf. Ga 5, 14).

Paul sait que dans le double amour de Dieu et du prochain est présente et s'accomplit toute la Loi. Ainsi dans la communion avec le Christ, dans la foi qui crée la charité, toute la Loi est réalisée. Nous devenons justes en entrant en communion avec le Christ qui est l'amour. Nous verrons la même chose dans l'Evangile de dimanche prochain, solennité du Christ Roi. C'est l'Evangile du juge dont l'unique critère est l'amour. Ce qu'il demande c'est seulement cela:  m'as-tu visité quand j'étais malade? Quand j'étais en prison? M'as-tu donné à manger quand j'ai eu faim, m'as-tu vêtu quand j'étais nu? Et ainsi la justice se décide dans la charité. Ainsi, au terme de cet Evangile, nous pouvons presque dire:  juste l'amour, juste la charité. Mais il n'y a pas de contradiction entre cet Evangile et saint Paul. C'est la même vision, selon laquelle la communion avec le Christ, la foi dans le Christ crée la charité. Et la charité est la réalisation de la communion avec le Christ. Ainsi, en étant unis à lui, nous sommes justes, et d'aucune autre manière.

A la fin, nous ne pouvons que prier le Seigneur qu'il nous aide à croire. Croire réellement; croire devient ainsi vie, unité avec le Christ, transformation de notre vie. Et ainsi, transformés par son amour, par l'amour de Dieu et du prochain, nous pouvons être réellement justes aux yeux de Dieu.

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 16:44
http://img.over-blog.com/600x450/0/21/41/34/marie--reine-du-monde-4.jpgNous lisons en Apocalypse 11, 19; 12, 1-2. 5 :
19  Et le temple de Dieu dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’alliance apparut dans son temple. Alors il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel: une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et criait dans le travail et les douleurs de l’enfantement. Elle mit au monde un fils, un enfant mâle; c’est lui qui doit mener paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône.

v. 11, 19 : Nous devons savoir que Jean écrivit ce passage d'un seul jet, tel que nous le voyons ici entre le chapitre 11 et le 12. Les divisions en chapitres n'apparaissent qu'en 1227 avec Stephen Langton. Jean veut nous montrer que Marie était dès l'origine montré comme l'arche de la nouvelle alliance. L'apocalypse nous "révèle" ici la nouvelle arche qu'est Marie (voir : La visitation).  Il n'est pas question ici du temple de Dieu sur terre comme nous le montre le verset 11, 19. Mais de celui qui est dans le ciel ! Ce qui est donc à distinguer du temple de Jérusalem et nous renvoie à 2 Maccabée 2, 4-8 lorsque Jérémie cache les objets du culte dans une grotte :

Ayant appris cela, Jérémie les blâma en leur disant: «Ce lieu restera inconnu jusqu’ à ce que Dieu ait accompli le rassemblement de son peuple et lui ait manifesté sa miséricorde.
Alors le Seigneur montrera de nouveau ces objets, et la gloire du Seigneur apparaîtra avec la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et lorsque Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré».

Elle apparait ici dans le Saint des Saints du Sanctuaire celèste accompagné des manifestation de Dieu concernant les temps de la fin. Des éclairs (cf. v. 4, 5); Des secousses (cf. v. 8, 5); Et une forte grêle (cf. v. 16, 21; 8, 7)

Nous avons affaire ici à une révélation, un dévoilement, et comme disait l'apôtre Paul : "Oui, jusqu’à ce jour, chaque fois qu’ils lisent Moïse, un voile est sur leur cœur." (2 Corinthiens 3, 15) et ce dévoilement nous révèle cette femme qui est la Mère du Fils du Très Haut (v. 12, 5). Certains disent qu'il s'agirait d'Israël, cette interprétation n'est pas entièrement fausse mais l'application à Marie la vierge semble plus approprié au vu des nombreuses prostitution d'Israël (cf. Jérémie 13, 27; 3, 6-8...) Or, Jésus est né d'une vierge ! (cf. Matthieu 1, 23). D'autres pensent qu'il s'agit de l'Église, mais l'église ne met pas le Christ au monde ! Il semble que la chose soit clair dans l'esprit de Jean, Jean dépeint ici la Mère de Jésus Roi des rois , Seigneur des seigneur (cf. v. 12, 5 qui se réfère à 19, 15-16).

La Tradition est hésitante à voir ici la Mère de notre Seigneur à cause des "douleurs de l'enfantement" qui nous ramènent à l'idée du péché originel et de la sanction du Seigneur à toute les déscendantes d'Eve (Genèse 3, 16). Mais il peut s'agir de la maternité spirituelle de Marie qui est la Mère de tout les croyants (cf. Jean 19, 27; Romains 8, 29) au regard du reste de sa descendance (cf. Apocalypse 12, 17). Douleurs qui n'ont donc pas vraiment quelque chose à voir avec un accouchement physique. Marie est néanmoins noté dans cet article comme la Mère des croyants et l'Eve nouvelle que nous développerons prochainement.Paul lui même qui pourtant n'était pas une femme parlait des douleurs de l'enfantement qu'il éprouvait en Galates 4, 19, il voulait dire par là qu'il souffrait de les voir encore "petits enfants" si prompts à croire en un "autre évangile" (Galates 1, 6) Mais ceci est une autre histoire.

Psaumes 45, 9-17 Des filles de rois sont là avec tes bijoux, et debout à ta droite, la dame avec de l'or d'Ofir. Ecoute, ma fille ! regarde et tends l'oreille : oublie ton peuple et ta famille ; que le roi s'éprenne de ta beauté ! C'est lui ton seigneur, prosterne–toi devant lui. Alors, fille de Tyr, les plus riches du peuple te flatteront avec des présents. Majestueuse, la fille de roi est à l'intérieur en robe brochée d'or. Parée de mille couleurs, elle est menée vers le roi ; les demoiselles de sa suite, ses compagnes, sont introduites auprès de toi. En un joyeux cortège, elles entrent dans le palais royal. Tes fils remplaceront tes pères, tu en feras des princes sur toute la terre. Je rappellerai ton nom dans tous les âges ; aussi les peuples te célébreront à tout jamais.

Cantique des cantiques 6, 10  « Qui est Celle qui toise comme l’Aurore, belle comme la Lune, brillante comme le Soleil, terrible comme ces choses insignes ? »


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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 13:59
http://www.wga.hu/art/a/albertin/visitat.jpg
Luc 1, 39-45 :
39 
En ce temps–là, Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda.
40  Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth.
41  Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit.
42  Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein !
43  Comment m'est–il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?
44  Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein.
45  Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »




1) Marie nouvelle arche de l'alliance :

Luc veut ici attirer notre attention sur le fait que Marie est la nouvelle arche de l'alliance, il n'était en effet pas ignorant de la lecture de 2 Samuel 6 Son récit confirme fortement cette idée. Mais commençons par analyser une autre correspondance.

Hébreux 9, 4 ...Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance.

Marie contenait le Pain de vie, qui correspond à la manne  (Jean 6, 48), le Verbe fait chair (la Parole de Dieu) qui correspond aux tables de le Loi (Jean 1, 1. 14; Luc 1, 42) et la résurrection après la mort sur le bois de la croix, préfiguré par le bâton d'Aaron  (Jean 11, 25).

Luc pousuit cette Idée en nous présentant Marie comme la nouvelle arche de l'alliance comme nous allons le voir.

Luc 1, 39  En ce temps–là, Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda.

2 Samuel 6, 2  David se mit en route et partit,(..) pour Baala de Juda pour en faire monter l'arche de Dieu.

Tous deux partent en hâte pour monter dans le haut pays de Juda.

Luc 1, 43  Comment m'est–il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?

2 Samuel 6, 9 « Comment l'arche du SEIGNEUR pourrait–elle venir chez moi ? »

Mais encore :

Luc 1, 44  .. voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein.

2 Samuel 6, 14  ..David tournoyait de toutes ses forces devant le SEIGNEUR

Et pour finir :

Luc 1, 56  Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle retourna chez elle.

2 Samuel 6, 11  L'arche du SEIGNEUR demeura ainsi dans la maison de Oved–Edom le Guittite durant trois mois, et le SEIGNEUR bénit Oved–Edom et toute sa maison.

Et pour finir, Luc utilise une expression très intéressante en Luc 1, 42 : Il nous dit qu’Elisabeth « cria d’une voix forte » pour exprimer sa joie à l’arrivée de Marie. Or ce verbe ἀναφωνέω n’est pas utilisé ailleurs dans le Nouveau Testament. Mais il employé cinq fois dans la Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament ) et à chaque fois, en lien avec l’Arche d’Alliance, pour décrire l’exclamation de joie du peuple pour célébrer la présence de Dieu au milieu d’eux. (sic)


2) Lecture suiviehttp://cgfa.acropolisinc.com/ghirlandaio/ghirlandaio12.jpg (Luc 1, 41-45)

-41  Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit.

Nous voyons ici que c'est au son de la salutation de Marie qu'Elisabeth est remplie d'esprit Saint, tout comme Jean Baptiste (Luc 1, 15), ce qui nous pousse à lire avec plus d'attention encore le récit qui va suivre de la bouche d'Elisabeth.

   -42  Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein !

Marie est ici bénie entre toutes les femmes, c'est à dire entre toute les femmes de la bible et toutes les femmes qui ont éxisté et existeront à jamais ! Ce verset mis en correspondance avec Juges 5, 24 "Bénie soit parmi les femmes Yaël, femme de Héber le Qénite, parmi les femmes qui vivent sous la tente, qu’elle soit bénie !"

L'esprit Saint par la bouche d'Elisabeth ajoute : " béni aussi est le fruit de ton sein"Jésus dira plus tard : "C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille–t–on des raisins sur un buisson d'épines, ou des figues sur des chardons ?" (Matthieu 7, 16) Je m'avancerai à dire, "peut il sortir quelque chose de Saint de quelque chose qui ne l'est pas ? Job disait : "Qui tirera le pur de l’impur ? Personne." (Job 14, 4); Ou encore "Si la racine est sainte, les branches aussi " (Romains 11,16). Nous avons d'autres correspondances intéréssantes sur ce passage comme (Genèse 30, 2; Deutéronome 28, 4. 11; 30, 9; Psaume 132, 11)
-Deutéronome 7, 13  Il t’aimera, te bénira, te rendra nombreux et il bénira le fruit de ton sein et le fruit de ton sol, ton blé, ton vin nouveau et ton huile, tes vaches pleines et tes brebis mères, sur la terre qu’il a juré à tes pères de te donner.

   -43  Comment m'est–il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?

Le titre de Seigneur  est ici,  le titre divin de Jésus ressuscité que nous trouvons en Actes 2, 36; Philippiens 2, 11 que Luc accorde à Jésus dès son ministère terrestre alors que Marc et Matthieu ont la plume plus légère en ce qui concerne cette appellation de Jésus dans leurs évangiles.

Le Saint esprit confesse ici que Marie est la Mère du Seigneur, et pour un juif de l'époque le Seigneur n'est autre que Dieu. Voir cet article : Marie Mère de Dieu.

   -44  Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein.

Elisabeth confirme ici que c'est bien la salutation de Marie cf. v, 41 qui fait bondir Jean Baptiste dans le sein d'Elisabeth.

   -45  Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira !

Tout au contraire de Zacharie (Luc 1, 18-19) Marie à cru, nous voyons bien ici que le fait de croire dépend de nous et non de Dieu, c'est donc dans une totale liberté que Marie crut et dit son fiat (Luc 1, 38). Il est possible de traduire  d'ailleurs "toi parce que tu as cru, il y aura accomplissement". Mais ce n'est pas tout ! L'ancien testament commence avec la foi d'Abraham (cf. Genèse 15, 6) Le nouveau testament aurait pu commencer par la foi de Zacharie, mais celui-ci représente ici la foi de l'ancienne alliance,  c'est donc par la foi de Marie que commence l'évangile. (voir Marie et Abraham).

3) Pour aller plus loin

Dans ce récit de la visitation, nous voyons l'empressement de Marie pour aller annoncer la bonne nouvelle à Elisabeth. Ce qui fait de Marie la première évangélisatrice qui commence par évangéliser la famille de Zacharie le lévite. ! Marie évangélise donc à travers eux l'ancienne alliance. Au delà de Marie et Elisabeth, c'est Jésus qui rend visite à Jean le baptiste, il dira : " Moi, c’est d’eau que je vous baptise ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales. Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu." (Luc 3, 16) Or Jean le baptiste reçu l'esprit Saint dans le sein de sa Mère (cf. Luc 1, 15) par la salutation de Marie (cf. Luc 1, 40-41. 44) qui était couverte du Saint esprit (Luc 1, 35). Mais nous avons d'autres paroles de Jean le Baptiste qui correspondent à la visitation. Jean le Baptiste annoncait la bonne nouvelle (Luc 3, 18) que Marie avait annoncée à sa Mère sans dire d'autre mot qu'une salutation. Elisabeth qui était la tante et l'ainée de Marie la reconnait comme Mère du Seigneur, nous avons là une élévation de Marie qui transpire dans le discours d'Elisabeth, élévation que Jean le Baptiste reprendra plus tard lui aussi en disant "Il faut qu’il croisse, et que je diminue." (Jean 3, 30) Montrant par là même que la nouvelle alliance portée en Marie croitrait tandis que l'ancienne diminuerait. Et Marie la plus humble des femmes, la plus discrète dans les évangiles ne démentit pas la Parole de Dieu lorsqu'elle dit que les humbles seront élevés jusqu'à la royauté (Daniel 4, 17).


Sophonie 3, 14-17 :
Crie de joie, fille de Sion, pousse des acclamations, Israël, réjouis–toi, ris de tout ton cœur, fille de Jérusalem.  Le SEIGNEUR a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a détourné ton ennemi. Le roi d'Israël, le SEIGNEUR lui–même, est au milieu de toi, tu n'auras plus à craindre le mal. En ce jour–là, on dira à Jérusalem : « N'aie pas peur, Sion, que tes mains ne faiblissent pas ; le SEIGNEUR ton Dieu est au milieu de toi en héros, en vainqueur. Il est tout joyeux à cause de toi, dans son amour, il te renouvelle, il jubile et crie de joie à cause de toi. »

 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 21:57
Certains tirent gloire de leur savoir ; mais la connaissance suprême, l'apôtre Paul la trouve dans la croix. « Non, dit-il, je n'ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié » (1Co 2,2). La croix n'est-elle pas l'accomplissement de toute la loi, et tout l'art de bien vivre ? A ceux qui se glorifient de leur puissance, Paul peut répondre qu'il tient de la croix une puissance sans égale : « Le langage de la croix est en effet folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1Co 1,18). Tirez-vous gloire de la liberté que vous avez acquise ? C'est de la croix que Paul tient la sienne : « Notre vieil homme a été cruci-fié avec lui, afin que nous cessions d'être asservis au péché » (Rm 6,6).
D'autres personnes encore tirent leur gloire d'être élus membres de quelque groupe illustre ; mais nous par la croix du Christ nous sommes conviés à l'assemblée des cieux. « Réconciliant tous les êtres, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1,20). Certains se glorifient enfin des insignes du triomphe accordés aux victorieux ; la croix est l'étendard triomphal de la victoire du Christ sur les démons : « Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal » (Col 2,15)...
De quoi l'apôtre Paul veut-il se glorifier avant tout ? De ce qui peut l'unir au Christ ; ce qu'il désire, c'est être avec le Christ.
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église;
Commentaire sur l'épître aux Galates, ch. 6 (trad. Mennessier / Orval rev)
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 17:53
Sans titre-1Exode 20, 3-4 Vous n’aurez point de dieux étrangers devant moi. Vous ne ferez point d’image taillée, ni aucune figure de tout ce qui est en haut dans le ciel, et en bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre.

Pour comprendre ce passage il est indispensable de le replacer dans son contexte "historique". C'est à dire en ce qui concerne ce verset, ce qui précède. Dieu a utilisé les animaux que les égyptiens avaient déifiés et dont ils avaient fait des idoles mi-hommes mi-animaux. En touchant ces animaux lors des plaies d'Egypte Dieu veut faire savoir qu'Il est le Dieu créateur de toute chose et que les dieux égyptiens sont de faux dieux. "Vous n'aurez point de dieux étrangers devant moi" l'introduction est clair ! Il s'agit de dieux étrangers. Nous ne pouvons à ce stade de la bible parler des dieux cananéens ou babyloniens puisque les hébreux ne les connaissaient pas encore et qu'ils séjournaient depuis bien longtemps en Egypte. Donc ce commandement pour les hébreux était clair, il s'agit dans un premier temps de na pas adorer les dieux égyptiens qu'ils connaissaient.



Voici une liste non exhaustive des animaux qui étaient adorés par les Égyptiens :

  • 1 Bélier
  • 2 Chacal
  • 3 Chat
  • 4 Chien et autre canidé
  • 5 Cobra
  • 6 Crocodile
  • 7 Faucon
  • 8 Gazelle
  • 9 Grenouille
  • 10 Hérisson
  • 11 Hippopotame
  • 12 Ibis
  • 13 Lion
  • 14 Oie
  • 15 Oiseau
  • 16 Poisson
  • 17 Scarabée
  • 18 Scorpion
  • 19 Serpent
  • 20 Singe
  • 21 Taureau
  • 22 Vache
  • 23 Vautour
  • 24 Notes et références
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/3/3d/Cartouche_dieux.jpg


Et ici les dieux que Dieu à touché lors des dix plaies d'Egypte qui sont relatées dans le livre de l'Exode :


Les serpents
(cf Exode 7, 10-12) :

  • Amon (dans son rôle de fertilisateur de l'œuf primordial)http://alain.guilleux.free.fr/musee_du_caire/Pb300270.jpg
  • Apophis
  • Apep
  • Buto
  • Khensit
  • Mehen
  • Mertesger (Mert-Seger)
  • Nehebkaou (Nehet-kaou)
  • Ouadjyt
  • Renenoutet
  • Somtous


Les grenouilles
(cf. Exode 7, 26-29; 8, 1-11) :

  • Aheqethttp://visualamalgam.com/wp-content/gallery/diana-walczak/diana_heqet_white_cutout.jpg
  • Héquet





Les moustiques

(v.8, 12-35)
s'en prêtenent aux hommes et au bétail (v.13) Dieu veut montrer que de simples moustiques peuvent s'attaquer à la chair humaine et animale de ce que les égyptiens ont déifiés.



La vermine
(cf. v.8, 26-28)

Traduit dans les anciennes traductions par scarabées ou insectes.

http://www.egyptianbiz.com/Papyrus/The_God_Khephri.jpgLes scarabées :
  • Iousaas
  • Khéphri

Les scorpions :
  • Hededèt
  • Serket
  • Tabithet


     
La peste du bétail

(cf. v.9, 1-7)

Dieu s'en prend ici à un vaste panthéon des divinités égyptiennes.
http://www.symbolworld.org/learning/history/egypt/egypt-syms_files/hathor.gifLes vaches :
  • Bat
  • Chentaït
  • Ihet
  • Isis
  • Hathor
  • Hésat
  • Methyour (Methyer)
  • Nebethetepet (représentation)
  • Neith
  • Nout
  • Sekhathor
  • Shedit
  • Shentaït

Les taureaux :
  • Apishttp://www.christusrex.org/www1/vaticano/EG1b-Apis.jpg
  • Boukhis
  • Kemour
  • Kamoutef
  • Mnevis
  • Tjaïsepef (Tjaïpesef)

Et aussi le bélier :
  • Ageb
  • Amon
  • Andjty
  • Banebdjedet (Banebdjebdêt)
  • Heryshef
  • Kerty
  • Khnoum



Dieu après avoir montré aux hébreux qu'il contrôlait ou tuait ces animaux, a donc bien montré qu'il était le seul et vrai Dieu. Mais les hébreux étaient accoutumé aux rites égyptiens et c'est ainsi que fort de ces coutumes,  à leur sortie d'Egypte, ils emportèrent avec eux ces dieux. Ils ne tarderent pas, pour finir à leur rendre un culte et à adorer le veau d'or au pied du mont Sinaï (cf. Exode 32, 1-6).

Dans ce verset (Exode 20, 3-4) il n'est pas question de représentations d'anges, de Saints, ou de Marie mais des dieux égyptiens.

Dieu Lui même, demandât de fabriquer des chérubins sur le propitiatoire de l'Arche de l'Alliance (cf. Exode 25, 18) dans le tabernacle (cf. Exode 26, 1. 31). Mais Dieu demande aussi  à Moïse de fabriquer un serpent d'airain (cf. Nombres 21, 8). Salomon fît également des Chérubins pour le temple (cf. 1 Rois 6, 23), mais aussi des représentations d'animaux qui les accompagnent sur les panneaux (cf. 1 Rois 7, 29. 36) et diverses représentations d'animaux et de plantes (cf. 1 Rois 6-7).

 
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 00:23
s_3.jpgIl y a bien des chemins qui nous montrent que Marie est bien la Mère de Dieu. Mais avant d'aller plus loin précisons que le concile d'Ephèse qui la proclamât ainsi précise bien que Marie n'est pas Mère de Dieu avant la naissance de Jésus Christ, elle n'est pas le Mère de Dieu le Père mais que puisque Jésus est Dieu (cf. Jean 1, 1; 1 Jean 5, 20 ci-dessous), Marie est donc pas voie de conséquence, Mère de Dieu.

Jésus est Dieu

-Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu.
 (Jean 1, 1)

-Nous savons que le Fils de Dieu est venu et nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable. Et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus Christ. Lui est le Véritable, il est Dieu et la vie éternelle.
(1 Jean 5, 20)

-Car en lui habite toute la plénitude de la divinité, corporellement (Colossiens 2, 9)

Jésus Lui même confesse bien qu'il est Dieu
 
-Dieu dit à Moïse: «JE SUIS QUI JE SERAI.» Il dit: «Tu parleras ainsi aux fils d’Israël: JE SUIS m’a envoyé vers vous.» (Exode 3, 14)
Jean 8, 24. 28. 58 :
 
-C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Si, en effet, vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés.»

- Jésus leur dit alors: «Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, vous connaîtrez que Je Suis et que je ne fais rien de moi–même: je dis ce que le Père m'a enseigné.

-Jésus leur répondit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis.»
 
-13, 19 Je vous le dis à présent, avant que l’événement n’arrive, afin que, lorsqu’il arrivera, vous croyiez que Je Suis. 




Sources scripturaires

-Marie est Mère de Dieu. Le Saint esprit le confesse par la bouche d'Elisabeth en Luc 1, 41. 43 :

-"Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit."
-"Comment m'est–il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur?"


Cette phrase est sans équivoque pour un juif de l'époque ! Le Seigneur est un nom exclusivement réservé à Dieu.


-Mais par ailleurs encore Jésus est aussi appelé Emmanuel qui signifie Dieu est avec nous :

Voici que la vierge concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit :« Dieu avec nous ». (Isaïe 7, 14; Matthieu 1, 23)

Comme le dit l'écriture ici le nom d'Emmanuel est donné à la naissance de Jésus et prophétisé par Isaïe bien avant cet évènement. Ce verset mis en relation avec celui qui lui correspond en (Jean 1, 14) nous assure la nature de la maternité de Marie  "Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père."


 Marie étant le Mère de Jésus corporellement (Colossiens 2, 9), Jésus étant Dieu fait Chair (Jean 1, 1. 14) ayant pris chair en Marie (cf. Luc 1, 42) Marie est Mère de Dieu.


 

Les réformateurs protestants prêchent que Marie est la Mère de Dieu
 
Martin Luther : « Dans cette œuvre où elle fut faite la Mère de Dieu, de nombreuses et bonnes choses lui furent nombreuses, a un tel point que personne ne peut le saisir …non seulement Marie a été la mère de Celui qui est né (à Bethléem), mais de Celui qui, avant le monde, est né éternellement du Père, né dans le temps d’une Mère et à la fois homme et Dieu »
Jean Calvin : « Il ne peut être nié que Dieu, en choisissant et en destinant Marie à être la Mère de Son Fils, lui a accordé le plus grand des honneurs… Elisabeth appelle Marie Mère du Seigneur, parce que l’unité de la personne dans les deux natures du Christ était telle que pouvait dire que l’homme mortel engendré dans le sein de Marie était en même temps le Dieu éternel »
Ulrich Zwingli : « Il lui a été donné ce qui n’appartient à aucune autre créature, à savoir que dans la chair, elle a donné naissance au Fils de Dieu »
Or, certains protestants aujourd’hui déclarent que parce que Marie n’a pas pu donné à Jésus Sa divinité, elle ne peut être appelé adéquatement sa mère. Ceci est une profonde erreur. Jésus est une personne. Une personne est une unité. C’est pourquoi nous disons qu’une personne est née, et non pas une nature ou un corps. Par exemple, nos parents ne nous ont pas donné nos âmes (qui ont été crées directement par Dieu), mais seulement nos corps. Cependant nous ne disons jamais que nos mères ont donnés naissance seulement à nos corps, mais à nous, des personnes complètes.
Or nous savons que plus une personne est importante dans la mission du Christ, plus grand est l’honneur qu’elle reçoit au ciel. Les apôtres par exemple ont reçu de très hauts rangs (Lc 22, 29-30). Marie a donné à Jésus Son corps, qui a été l’instrument de notre rédemption. Elle l’a porté dans son sein, la nourrit, l’a vêtu, la nourrit et l’a protégé. En toute chose, Marie a consenti à la volonté du Père pour Jésus. Elle a même accompagné Jésus au Calvaire où elle a communié profondément à Ses souffrances.
C’est pour cela que Marie est la plus grande des créatures de Dieu et que nous l’honorons.
Notons au passage que lorsque les pères de l’Église tels qu’Ignace d’Antioche et Irénée appellent Marie la Mère de Dieu, ils assument que les chrétiens considèrent que cela va de soi. Ils ne voient pas la nécessité d’expliquer et de défendre cette doctrine comme si elle prêtait à controverse. Au cinquième siècle, lorsque Nestorius commença à attaquer cette doctrine, l’Église reconnue immédiatement qu’il exposait une théologie nouvelle et hérétique.


Ce que le Magistère de L'Eglise enseigne sur cette question

Les enjeux du concile d'Ephèse en 431 n'avaient pas pour objet la maternité de Marie mais plutôt la double nature du Christ pleinement Dieu et pleinement homme.

Concile d'EPHESE (3e Oecuménique) 22 juin - septembre 431

 1ere session des cyrilliens, 22 juin 431.

  a) 2eme lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius

   L'incarnation du Fils de Dieu (Denzinger 250-251)

 250 Nous ne disons pas en effet que la nature du Verbe par suite d'une transformation est devenue chair, ni non plus qu'elle a été changée en un homme complet, composé d'une âme et d'un corps, mais plutôt ceci : le Verbe, s'étant uni selon l'hypostase une chair animée d'une âme raisonnable, est devenu homme d'une manière indicible et incompréhensible et a reçu le titre de Fils d'homme, non par simple vouloir ou bon plaisir, ni non plus parce qu'il en aurait pris seulement le personnage ; et nous disons que différentes sont les natures rassemblées en une véritable unité, et que des deux il est résulté un seul Christ et un seul Fils, non que la différence des natures ait été supprimée par l'union, mais plutôt parce que la divinité et l'humanité ont formé pour nous l'unique Seigneur Christ et Fils par leur ineffable et indicible concours dans l'unité.
 Ainsi, bien qu'il subsiste avant les siècles et qu'il ait été engendré par le Père, il est dit aussi avoir été engendré selon la chair par une femme, non point que sa nature divine ait commencé à être en la sainte Vierge, ni qu'elle ait eu nécessairement besoin d'une seconde naissance par elle après celle qu'il avait reçue du Père, car c'est légèreté et ignorance de dire que celui qui existe avant les siècles et est coéternel au Père a besoin d'une seconde génération pour exister,- mais puisque c'est pour nous et pour notre salut qu'il s'est uni selon l'hypostase l'humanité, et qu'il est né de la femme, on dit qu'il a été engendré d'elle selon la chair.
251 Car ce n'est pas un homme ordinaire qui a d'abord été engendré de la sainte Vierge et sur lequel ensuite le Verbe serait descendu, mais c'est pour avoir été uni à son humanité dès le sein même qu'il est dit avoir subi la génération charnelle, en tant qu'il s'est approprié la génération de sa propre chair. C'est ainsi que nous disons qu'il a souffert et qu'il est ressuscité, non pas que le Dieu Verbe ait souffert en sa propre nature les coups, les trous des clous et les autres blessures (car la divinité est impassible, puisqu'elle est incorporelle); mais puisque le corps qui est devenu le sien propre, a souffert tout cela, on dit encore une fois que c'est lui (le Verbe) qui a souffert pour nous : l'Impassible était dans le corps qui souffrait Et c'est de la même façon que nous pensons au sujet de sa mort. Car le Verbe de Dieu est par nature immortel, incorruptible, vie et vivifiant. Mais encore une fois puisque son propre corps a, par la grâce de Dieu, goûté la mort pour tout homme, comme dit Paul He 2,9, on dit qu'il a souffert la mort pour nous : non qu'il ait fait l'expérience de la mort en ce qui regarde sa propre nature (ce serait folie de dire cela ou de le penser), mais parce que, comme je l'ai dit à l'instant, sa chair a goûté la mort. Ainsi, sa chair étant ressuscitée, on parle de la résurrection du Verbe, non point que le Verbe soit tombé dans la corruption, non certes, mais encore une fois parce que son corps est ressuscité. ...
 C'est ainsi qu'ils (les saints pères) se sont enhardis à nommer la sainte Vierge Mère de Dieu, non que la nature du Verbe ou sa divinité ait reçu le début de son existence à partir de la sainte Vierge, mais parce qu'a été engendré d'elle son saint corps animé d'une âme raisonnable, corps auquel le Verbe s'est uni selon l'hypostase et pour cette raison est dit avoir été engendré selon la chair. 
(ce numéro est subdivisé en sous-chapitres : 251a ; 251b ; 251c ; 251d ; 251e
  
b) 2. lettre de Nestorius à Cyrille

   L'union des natures dans le Christ

  - 251a
   (Chap. 3) Je crois (nous croyons) donc, disent-ils (les saints pères) en notre Seigneur Jésus Christ, son Fils, son unique. Observe comment ils ont posé d'abord comme des fondements " Seigneur ", " Jésus ", " Christ ", " unique engendré ", " Fils ", ces noms communs à la divinité et à l'humanité, et édifient ensuite la tradition de l'Incarnation, de la Résurrection et de la Passion ; leur but était, une fois posés certains noms significatifs communs à l'une et à l'autre nature, qu'on ne divise pas ce qui se rapporte à la filiation et à la seigneurie, et que dans l'unicité de la filiation ce qui se rapporte aux natures ne soit pas non plus en péril de disparaître par confusion.
  - 251b
   (Chap. 4) Cela, Paul le leur avait en effet enseigné qui, faisant mention de la divine Incamation et sur le point d'ajouter la Passion, commence par poser ce nom de Christ commun aux natures, comme je l'ai dit un peu plus haut, puis ajoute le discours relatif aux deux natures. Que dit-il en effet : "  Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus. Lui, qui existant en forme de Dieu ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, Mais (pour ne pas tout citer en détail) il devint obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix " Ph 2,5 8).Ainsi,comme il allait faire mention de la mort, pour qu'on n'en tirât pas la conclusion que le Dieu Verbe est passible, il pose ce nom de Christ, comme une appellation signifiant la substance impassible et passible dans une personne unique, impassible par la divinité, passible par la nature corporelle.
  - 251c
   (Chap. 5) Bien que je puisse en dire long sur ce sujet et tout d'abord qu'à propos de l'économie ces saints pères n'ont même pas fait mention de génération mais d'Incarnation, je sens que ma promesse de brièveté dans mon préambule refrène mon discours et qu'elle m'amène au second point de Ta Charité. J'y louais la division des natures selon la raison de l'humanité et de la divinité et leur conjonction en une seule personne ; et aussi que tu dis que le Dieu Verbe n'a pas eu besoin d'une seconde génération à partir de la femme et que tu confesses que la divinité n'est pas susceptible de pâtir. Tout cela est orthodoxe parce que vrai et contraire aux fausses opinions de toutes les hérésies touchant les natures du Seigneur. Si le reste contient une sagesse cachée, incompréhensible aux oreilles des lecteurs, il appartient à ta pénétration de le savoir : pour moi en tout cas, cela m'a paru renverser ce qui précède. Celui en effet qui avait été précédemment proclamé impassible et non susceptible d'une seconde génération, était présenté de nouveau, je ne sais comment, comme passible et nouvellement créé, comme si les qualités par nature inhérentes au Dieu Verbe avaient été détruites par la conjonction avec le Temple, ou que ce fût peu de chose aux yeux des hommes que le Temple sans péché et inséparable de la nature divine eût subi génération et mort pour les pécheurs, ou qu'il ne fallût pas croire à la voix du Seigneur criant aux juifs : " Détruisez ce Temple et je le relèverai en trois jours " Jn 2,19 et non pas : " Détruisez ma divinité, et elle se relèvera en trois jours."
  - 251d
   (Chap. 6)... En tout lieu de la divine Ecriture, quand elle fait mention de l'économie du Seigneur, la génération et la Passion qui sont présentées ne sont pas celles de la divinité, mais de l'humanité du Christ, en sorte que la sainte Vierge doive être appelée d'une dénomination plus exacte mère du Christ et non Mère de Dieu. Ecoute aussi ces paroles de l'Evangile qui proclament : " Livre de la génération de Jésus Christ, est-il dit, fils de David, fils d'Abraham " Mt 1,1 Il est donc clair que le Dieu Verbe n'était pas fils de David. Apprends, s'il te plaît, un autre témoignage : " Jacob a engendré Joseph l'époux de Marie, de laquelle a été engendré Jésus qu'on appelle le Christ " Mt 1,16 Examine encore une autre voix qui nous atteste : " Voici quelle fut la génération de Jésus Christ. Comme Marie sa mère avait été fiancée à Joseph, elle se trouva enceinte par l'opération de l'Esprit Saint " Mt 1,18. Qui supposerait que la divinité du Fils unique fût une créature de l'Esprit ? Et que dire de ce mot : " La mère de Jésus était là " Jn 2,1. Et encore : " Avec Marie la mère de Jésus " Ac 1,14, et " Ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint " Mt 1,20 et : " Prends l'enfant et sa mère et fuis vers l'Egypte " Mt 2,13 et:
 Au sujet de son Fils qui est né de la race de David selon la chair " Rm 1,3 et au sujet de la Passion de nouveau : " Dieu, ayant envoyé son Fils dans une ressemblance à la chair de péché et en raison du péché, a condamné le Péché dans la chair " Rm 8,3 et encore : " Le Christ est mort pour nos péchés " 1Co 15,3 et : " Le Christ a souffert en sa chair " 1P 4,1, et: " Ceci est " non ma divinité, mais " mon corps rompu pour vous " 1Co 11,24.
  - 251e
   (Chap. 7) Et comme une infinité d'autres voix témoignent au genre humain qu'il ne faut pas regarder la divinité du Fils comme récente ou comme susceptible de souffrance corporelle, mais bien la chair unie à la nature de la divinité (d'où vient que le Christ se nomme lui-même Seigneur de David et son fils : " Quel est votre sentiment, dit-il, sur le Christ ? De qui est-il fils ? " Ils lui disent : " de David ". Jésus leur répondit : " Comment donc David, sous l'action de l'Esprit le nomme-t-il Seigneur, disant : le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite " Mt 22,42-44, dans la pensée qu'il est totalement fils de David selon la chair,  mais Seigneur de David selon la divinité), il est bon et conforme à la tradition évangélique de confesser que le corps est le Temple de la divinité du Fils et un Temple uni selon une suprême et divine conjonction, en sorte que la nature de la divinité s'approprie ce qui appartient à ce Temple ; mais au nom de cette appropriation, attribuer au Verbe jusqu'aux propriétés de la chair conjointe, je veux dire la génération, la souffrance et la mortalité, c'est le fait, frère, d'une pensée ou égarée par les Grecs, ou malade de la folie d'Apollinaire, d'Arius et des autres hérésies, ou plutôt c'est quelque chose de plus grave que celles-ci. Car de toute nécessité ceux qui se laissent entraîner par le mot " appropriation " devront faire communier le Dieu Verbe à l'allaitement, à cause de l'appropriation, le faire participer à la croissance progressive et à la crainte au moment de la Passion et le mettre dans le besoin de l'assistance d'un ange. Et je passe sous silence la circoncision, le sacrifice, la sueur, la faim, toutes choses qui, attachées à la chair, sont adorables comme étant survenues à cause de nous, mais qui, si elles sont attribuées à la divinité, sont mensongères et cause pour nous, en tant que calomniateurs, d'une juste condamnation. 
condamnation.

  c) Anathèmes de Cyrille d'Alexandrie, joints à la lettre du concile d'Alexandrie, à Nestorius (3e lettre de Cyrille à Nestorius).
   L'union des natures dans le Christ (Denzinger 252-263)
252 
   1. Si quelqu'un ne confesse pas que l'Emmanuel est Dieu en vérité et que pour cette raison la sainte Vierge est Mère de Dieu (car elle a engendré charnellement le Verbe de Dieu fait chair), qu'il soit anathème.
253 
   2. Si quelqu'un ne confesse pas que le Verbe issu du Dieu Père a été uni selon l'hypostase à la chair et qu'il est un unique Christ avec sa propre chair, c'est-à-dire le même tout à la fois Dieu et homme, qu'il soit anathème.
254 
   3. Si quelqu'un, au sujet de l'unique Christ, divise les hypostases après l'union, les conjuguant selon la seule conjonction de la divinité, de la souveraineté ou de la puissance, et non plutôt par la rencontre selon une union physique, qu'il soit anathème.
255 
   4. Si quelqu'un répartit entre deux personnes ou hypostases les paroles contenues dans les évangiles et les écrits des apôtres, qu'elles aient été prononcées par les saints sur le Christ ou par lui sur lui-même, et lui attribue les unes comme à un homme considéré séparément à part du Verbe issu de Dieu, et les autres au seul Verbe issu du Dieu Père parce qu'elles conviennent à Dieu, qu'il soit anathème.
256 
   5. Si quelqu'un ose dire que le Christ est un homme théophore et non pas plutôt Dieu en vérité en tant que Fils unique et par nature, selon que le Verbe s'est fait chair et a pris part de la même façon que nous au sang et à la chair, qu'il soit anathème.
257 
   6. Si quelqu'un dit que le Verbe issu du Dieu père est le Dieu ou le Maître du Christ et ne confesse pas plutôt que le même est tout à la fois Dieu et homme, étant donné que le Verbe s'est fait chair selon les Ecritures, qu'il soit anathème.
258 
   7. Si quelqu'un dit que Jésus en tant qu'homme a été mû par le Dieu Verbe et que la gloire du Fils unique lui a été attribuée comme à un autre subsistant à part lui, qu'il soit anathème.
259 
   8. Si quelqu'un ose dire que l'homme assumé doit être coadoré et coglorifié avec le Dieu Verbe et qu'il doit être coappelé Dieu comme un autre avec un autre (car chaque fois l'addition du mot " avec " forcera de concevoir la chose ainsi) et n'honore pas plutôt l'Emmanuel d'une seule adoration et ne lui adresse pas une seule glorification, selon que le Verbe s'est fait chair, qu'il soit anathème.
260 
   9. Si quelqu'un dit que l'unique Seigneur Jésus Christ a été glorifié par l'Esprit, comme s'il avait utilisé un pouvoir étranger qui lui venait de l'Esprit et qu'il a reçu de lui le pouvoir d'agir contre les esprits impurs et d'accomplir ses signes divins parmi les hommes, et ne dit pas plutôt que cet Esprit, par lequel il a opéré les signes divins, était le sien propre, qu'il soit anathème.
261 
   10. La sainte Ecriture dit que le Christ a été le grand prêtre et l'apôtre de notre confession de foi (voir He 3,1) et qu'il s'est offert lui- même pour nous en parfum d'agréable odeur au Dieu et Père. Si donc quelqu'un dit que notre grand prêtre et apôtre n'a pas été le Verbe lui-même issu de Dieu quand il est devenu chair et homme semblable à nous, mais qu'il a été un autre proprement distinct de lui, un homme né de la femme ; ou si quelqu'un dit qu'il a présenté l'offrande pour lui-même et non pas plutôt pour nous seuls (car celui qui n'a pas connu la péché ne saurait avoir besoin de l'offrande), qu'il soit anathème.
262 
   11. Si quelqu'un ne confesse pas que la chair du Seigneur est vivifiante et qu'elle est la propre chair du Verbe issu du Dieu Père mais prétend qu'elle est celle de quelqu'un d'autre, distinct de lui et conjoint à lui selon la dignité ou qu'il a reçu seulement l'habitation divine ; et s'il ne confesse pas plutôt qu'elle est vivifiante, comme nous l'avons dit, parce qu'elle a été la propre chair du Verbe qui a le pouvoir de vivifier toutes choses, qu'il soit anathème.
263 
   12. Si quelqu'un ne confesse pas que le Verbe de Dieu a souffert dans la chair, qu'il a été crucifié dans la chair, qu'il a goûté la mort dans la chair et qu'il a été le premier-né d'entre les morts, en tant qu'il est la vie et vivifiant comme Dieu, qu'il soit anathème.
  d) Sentence du concile contre Nestorius.

   Condamnation du nestorianisme (Denzinger 264)
264 
   Comme le très honoré Nestorius, entre autres choses, n'a ni voulu obéir à notre citation ni même reçu les très saints et religieux évêques que nous lui avions envoyés, nous avons été forcés d'en venir à l'examen des impiétés qu'il a proférées, et comme, par ses lettres, par les écrits de lui qui ont été lus et par les propos qu'il a récemment tenus en cette métropole, et sur lesquels nous avons des témoignages, nous l'avons pris en flagrant délit de penser et de prêcher de manière impie, contraints tant par les canons que par la lettre de notre très saint père et collègue dans le ministère Célestin, évêque de l'Eglise de Rome, nous en sommes venus, non sans beaucoup de larmes, à cette triste sentence contre lui :
   Notre Seigneur Jésus Christ, blasphémé par lui, a décidé par le très saint présent concile que le dit Nestorius est désormais déchu de la dignité épiscopale et séparé de tout le corps sacerdotal.

6eme session des cyrilliens, 22 juillet 431.

  L'attachement a la profession de foi de Nicée. (Denzinger 265-268)
265 
 ... Le saint concile a décidé qu'il n'est permis à personne de professer, ou d'écrire, ou de composer une confession de foi autre que celle définie par les saints pères réunis à Nicée avec le Saint-Esprit. ...
266 
   Si certains, évêques, clercs ou laïcs, étaient convaincus d'accepter, de partager ou d'enseigner les doctrines contenues dans l'exposé du prêtre Charisius au sujet de l'Incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore celles, néfastes et déformées de Nestorius... qu'ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint concile oecuménique.

7e session des cyrilliens, 31 août (?) 431 ; Lettre synodale.

  Condamnation du pélagianisme.
267 
   1. Le métropolitain d'une éparchie qui se sépare de ce saint concile oecuménique... ou qui a partagé les opinions de Célestius ou les partagera à l'avenir, celui-là ne peut plus agir en aucune façon contre les évêques de l'éparchie, alors qu'il se trouve désormais exclu par le concile de toute communion ecclésiastique et suspendu de toute activité.
268 
   4. Si certains clercs s'étaient séparés et osaient partager en privé ou publiquement les opinions de Nestorius ou de Célestius, il a été jugé qu'ils sont eux aussi déposés par le saint concile. 
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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 14:00
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Nous reviendrons bientôt sur le sujet de Césarée de Philippe qui est loin de nous avoir livré tout ses mystères. Mais dans l'immédiat consacrons nous à la suite de ce passage.

Matthieu 16, 19 :
Je te donnerai les clés du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux.

Les clés dans la bible symbolise un pouvoir bien spécifique. Le pouvoir du Maitre du Palais que nous allons développer ici (Isaïe 22, 22) Les clés du séjour des morts (Apocalypse 1, 18) Et celles du puis de l'abîme (Apocalypse 9, 1; 20, 1) Mais Jésus en Luc 11, 52 s'en prend aux pharisiens qui apparemment détiennent des clés aux aussi mais ne font entrer personnes pas plus qu'eux même ne rentrent. Pierre remédiera à cela en Actes 8 et 10.

Ces versets (Matthieu 16, 18-19) font directement référence à Esaïe  22, 15-22 :
15  Ainsi a parlé le Seigneur DIEU, le tout–puissant : Va trouver ce gouverneur, Shevna, le maître du palais :
16  Que possèdes–tu ici ? Quels parents y as–tu pour te creuser ici un sépulcre, creuser ton tombeau en hauteur, te tailler une demeure dans le roc ?
17  Eh bien, le SEIGNEUR va te secouer, beau sire, il va t’empaqueter,
18  t'envoyer rouler comme une boule vers un pays aux vastes étendues. C'est là–bas que tu mourras, là–bas avec les chars qui font ta gloire et le déshonneur de la maison de ton maître.
19  Je vais te chasser de ton poste, te déloger de ta position.
20  Et ce jour–là, je ferai appel à mon serviteur, Elyaqim, fils de Hilqiyahou,
21  je le revêtirai de ta tunique, j’assurerai son maintien avec ta ceinture, je remettrai ton pouvoir entre ses mains. Il sera un père pour les habitants deJérusalem et pour la maison de Juda.
22  Je mettrai la clé de la maison de David sur son épaule, il ouvrira et nul ne fermera, il fermera et nul n’ouvrira.
 


Ce passage est cité contre Shevna le maitre du palais qui n'est autre  que l'intendant de ce palais comme nous le voyons au verset 15. Ce verset ayant pour auteur la Parole de Dieu, à savoir Jésus ne laisse pas de doute quant à ce qui suit. L'intendant ou le gouverneur selon les traductions, est celui qui garde le palais en l'absence du roi. Joseph par exemple était l'intendant de Pharaon (cf. Genèse 43, 19; 44, 4) Nous trouvons Shevna en 2Rois 18, 18. 37; 19, 2 et d'autres intendants par ailleurs dans la bible en 1 Rois 4, 6; 16, 9; 18, 3; 2Rois 10, 5. 16 comme ayant autorité sur la maison.

Le verset 16 est très clairement repris et reformulé par Jésus, nous y voyons clairement le sépulcre qui correspond au séjour des morts, et la demeure sur le roc qui est l'église bâtie sur Pierre fort de sa confession. Passons les versets 17-19 pour nous arrêter sur le verset 20 qui nous intéresse plus. L'appellation "mon serviteur" de la part de Dieu est une appellation d'honneur réservé au meilleur de ses fidèles comme Abraham (Genèse 26, 4), Moïse (Nombres 12, 7; Josué 1, 2 etc...), David (2Samuel 3, 18; 7, 5 etc..) Esaïe (Esaïe 20, 3). "Elyaqim" qui signifie "que Dieu suscite"  tout comme il à suscité Pierre (cf. Jean 1, 42; 21, 15. 16. 17). Elyaquim apparait comme maître du palais en Esaïe 36, 3. 11. 22; 37, 2; 2 Rois 18, 18-26 etc.. Plus auccun doute quant à l'éclairage incontournable que Jésus nous donne dans le verset à l'étude ici (cf. Matthieu 16, 18-19).

Le verset 20 nous montre le caractère sacerdotale de cette fonction représenté par les vêtements qui sont portés (cf. Exode 28, 4. 39-40; 29, 9 etc..) Il sera un "Père"  l'évêque de Rome est appelé "Pape" ce qui signifie "Père" et l'église est de nos jours le prolongement du royaume davidique qui fut donné à Jésus par Dieu (cf. Luc 1, 32) et ce royaume ne manquera jamais d'un roi ou d'un intendant sur son trône comme Dieu l'a promit en Jérémie 33, 17 Ainsi parle le SEIGNEUR : Il ne manquera jamais aux Davidides un homme installé sur le trône de la communauté d’Israël.  Mais aussi en : 2 Samuel 7, 13;  1Chroniques 17, 12. 14; 22, 10; Psaumes 89, 3-41

Les clés sont ici remise au chef du palais comme Jésus les remettra à Pierre qui agira comme nous disons "in personna Christi" car le Christ détient lui aussi les clés de la maison de David (cf. Apocalypse 3, 7) et du Séjour des morts (cf. Apocalypse 1, 18). L'espit Saint promis pour toujours aux apôtres et en l'occurence à Pierre garanti la connaissance de la volonté de Dieu aux successeurs de Pierre (cf. Jean 14, 16. 26; 15, 26; 16, 7-13).

Pierre devient par les clés qui lui sont remise le portier de l'Eglise comme Jésus le précise en Marc 13, 34 :

C’est comme un homme qui part en voyage : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller

à La mort de Pierre il fallait bien que quelqu'un puisse veiller ! Et comme Matthias prit la place de Judas (cf. Actes 1, 20) Lin succedera à Pierre sur le siège épiscopale de Rome et de l'Eglise.

Irénée de Lyon nous en donne quelques dizaines d'années plus tard ce témoignage :

Contre les Hérésies III, 3, 2-3:

2 Mais comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d'énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l'une d'entre elles, l'Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome; en montrant que la Tradition qu'elle tient des apôtres et la foi qu'elle annonce aux hommes Rm 1,8 sont parvenues jusqu'à nous par des successions d'évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes: car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s'accorder toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, - elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres.
3 Donc, après avoir fondé et édifié l'Église, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l'épiscopat; c'est de ce Lin que Paul fait mention dans les épîtres àTimothée 2Tm 4,21. Anaclet lui succède. Après lui, en troisième lieu à partir des apôtres, l'épiscopat échoit à Clément. Il avait vu les apôtres eux-mêmes et avait été en relations avec eux: leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leur Tradition était encore devant ses yeux. Il n'était d'ailleurs pas le seul, car il restait encore à cette époque beaucoup de gens qui avaient été instruits par les apôtres. Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères deCorinthe; l'Église de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu'elle avait naguère reçue des apôtres, à savoir: un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terreGn l,1, qui a modelé l'homme Gn 3,7, fait venir le déluge Gn 6,17, appelé Abraham Gn 12,1, fait sortir son peuple de la terre d'Égypte Ex 3,10, conversé avec Moïse Ex 3,4, donné la Loi Ex 20-31, envoyé les prophètes Is 6,8; Jr 1,7; Ez 2,3, préparé un feu pour le diable et ses anges Mt 25,41. Que ce Dieu-là même soit annoncé par les Églises comme étant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, tous ceux qui le veulent peuvent l'apprendre par cet écrit, tout comme ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l'Église, puisque cette lettre est plus ancienne que les actuels fauteurs d'erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus du Créateur et, del'Auteur de tout ce qui existe. A ce Clément succède Evariste; à Évariste, Alexandre; puis, lc sixième à partir des apôtres, Xyste est établi; après lui, Télesphore, qui rendit glorieusement témoignage; ensuite Hygin; ensuite Pie; après lui, Anicet; Soter ayant succédé à Anicet, c'est maintenant Éleuthère qui, en douzième lieu à partir des apôtres, détient la fonction de l'épiscopat. Voilà par quelle, suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l'Église à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu'à nous. Et c'est là une preuve très complète qu'elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l'Église, depuis les apôtres jusqu'à maintenant, s'est conservée et transmise dans la vérité. 

 

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 10:50
Luc ne pouvait en aucun cas tout comme Matthieu avoir inventé les sources qui lui ont permis d'écrire ce récit. En effet la meilleure des sources qui soit est bien évidemment la Vierge Marie en personne. Les passages ou figure la Vierge Marie sont très rares dans la bible, mais ce n'est pas pour autant qu'il faille les ignorer bien au contraire. Nul doute que Marie était choisie de toute éternité pour devenir la Mère du Seigneur. D'ailleurs nous trouvons en Esaïe 7, 14  "C'est pourquoi le Seigneur lui–même vous donnera un signe, Voici, une Vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel." Verset bien connu puisqu'il prophétise la venu de Jésus mais encore celle de la vierge Marie ! Le fait qu'elle soit prophétisé dans ce passage tout comme dans de nombreux autres d'ailleurs (nous y reviendrons) est tout à fait significatif de son élection éternelle. L'annonciation  a fait couler beaucoup d'encre depuis deux mille ans, ce qui ne fait pas mentir le dernier verset de la bible (chronologiquement) Jean 21, 25  "Jésus a fait encore bien d’autres choses : si on les écrivait une à une, le monde entier ne pourrait, je pense, contenir les livres qu’on écrirait." J'entends déjà dire : "Oui mais c'est de Jésus dont il est question dans ce verset !" Et nous somme bien d'accord avec cela. Mais Jésus étant pleinement homme et pleinement Dieu (Colossiens 2, 9; 1 Jean 5, 20; Jean 1, 1-2. 14...) c'est en Marie que s'opère le Mystère de l'incarnation et du dépouillement (la kénose) du Fils de Dieu (Philippiens 2, 7; Hébreux 2, 7-9)qui s'abaisse pour se faire homme afin de racheter l'homme qui a voulu se faire Dieu. (Genèse 3, 5) C'est donc Marie qui va en son sein contenir ce que rien n'aurait pu contenir (1 Rois 8, 27).

Luc 1, 26-38 : "L'annonciation".

 

26  Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth,
27  à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s’appelait Marie.
28  L’ange entra auprès d’elle et lui dit : « Réjouis–toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »
29  A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
30  L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31  Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus.
32  Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
33  il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
34  Marie dit à l'ange : « Comment cela se fera–t–il puisque je n'ai pas de relations conjugales ? »
35  L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très–Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu.
36  Et voici que Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile,
37  car rien n’est impossible à Dieu. »
38  Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » Et l’ange la quitta.


Loin d'être aussi simple qu'il n'y parait, ce passage renferme des bibliothèques qui lui ont été consacrées. Au verset 26 nous voyons que l'ange est envoyé au sixième mois. Qu'il s'agisse du sixième mois n'est pas un hasard, cela renvoi au sixième jours de la création dans un premier temps pour nous signifier une nouvelle création. Voyons genèse 1, 26-27 qui parle de la création de l'homme au sixième jour : Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Nous savons que la parfaite image de Dieu fait homme, c'est Jésus ! Mais ce qui interpelle c'est le : "Mâle et femelle il les créa" Luc veut attirer notre attention sur le fait que Jésus nouvel Adam (1 Corinthiens 15, 45) devait avoir Lui aussi une "aide qui Lui corresponde"(Genèse 2, 18) et cette aide c'est Marie Eve nouvelle. Mais nous reviendrons sur ce point une autre fois.

Nous entrons maintenant dans le verset 28 qui à fait de nombreuses polémiques entre "Tu as trouvé grâce" et "Comblée de grâce". Le terme grec précis est : "Kekharitôménè" unique terme de ce type dans la bible grec. Le terme "trouver grâce aux yeux de Dieu" (Heuriskokharin) dont la portée est nettement moins forte n'est présent qu'une seule fois dans l'ancien testament (Septante), et cela concerne Noé en Genèse 6, 8 "Noé cependant trouva grâce devant le Seigneur Dieu." Partout ailleurs nous avons le mot "Karis" pour désigner la grâce que le Seigneur accorde et qui n'est autre qu'une faveur de la part de Dieu (Genèse 18, 3; 30, 27 etc..). Le fait que Noé trouva cette grâce spéciale aux yeux de Dieu constitu un final spécial du récit de la création, en vu du plan de salut que Dieu a mit en place (cf. cliquez : la prophétie de Noé) L'esprit Saint veut nous montrer, à travers Noé patriarche survivant du déluge, qu'un jour c'est l'humanité toute entière qui trouvera grâce aux yeux de Dieu (cf. Joel 3, 1-5; Actes 2, 17-21).
Or la suprématie de la grâce et toute sa plénitude est donnée à Marie. Grâces venues biensur par Jésus Christ notre Seigneur (cf. Jean 1, 17) et par le mystère de l'incarnation en Marie (cf. Jean 1, 14) Marie comblée de Dieu (Jésus Christ) et comblée de grâces à n'en pas manquer.

"A la splendeure de la vérité, il faut un tabernacle digne d'elle. Marie est "bénie entre toute les femmes", car seule, en effet, elle est justement appelée "pleine de grâces" ayant seule obtenue cette grâce, que nul autre n'avait reçue, d'être remplie de l'auteur de la grâce."
(Saint Ambroise de Milan IVème siècle)

Le verset 29 à ceci d'étrange, Marie ne tombe pas face contre terre comme le firent Lot (Genèse 19, 1), Manoach et sa femme lors d'une annonciation figurative de celle de Marie (cf. Juges 13, 20) et de nombreux prophètes de l'ancien testament, mais aussi Jean en Apocalypse 22, 8. Non Marie elle ne se prostèrne pas, comme pour montrer la douceur de cet instant, Marie ne fait que s'intérroger consciente de sa petitesse et de la grandeur de Dieu. Marie est libre à ce moment là, elle est compètement libre car Dieu en envoyant son ange ne voulait pas qu'elle soit oppréssée par Sa présence directe.

Le verset 35 nous montre que dans le silence de Dieu, la grande révélation est en tout premier lieu donnée à Marie, la révélation Trinitaire de Dieu. Le Fils est en Marie et Marie est dans l'esprit Saint sour le regard du Père. Révélation Trinitaire accomplie et figurée par l'annonciation faite à Abraham en Genèse 18 (Cliquez ce lien). Marie recoit cette révélation dans le secret de son coeur et n'en dit rien à Joseph ! Pleinement confiante en Dieu.

C'est alors que le miracle de Dieu qui accorde à Marie le choix de participer au plan du Salut s'opère et Marie pleine de grâce, Marie source des grâces, qu'elle à trouvé au yeux de Dieu, dit son fiat dans une totale liberté.

« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! »


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